Le Centre Pompidou expose Norman Foster, un architecte touche-à-tout
Milena Chessa | le 11/05/2023 | Exposition, Centre Pompidou, Paris
Le centre d’art et de culture situé au cœur de Paris présente, jusqu’au 7 août prochain, un large éventail de projets conçus par le Pritzker 1999 : gratte-ciel, viaduc, antenne de télécommunication, bus à impériale et même base lunaire.
Avant Norman Foster, jamais aucun architecte n’avait bénéficié d’une aussi grande exposition monographique au Centre Pompidou à Paris (IVe). Pendant trois mois, du 10 mai au 7 août 2023, le centre d’art et de culture réserve au concepteur britannique de 87 ans la plus vaste de ses galeries.
D’une surface de près de 2200 m², celle-ci accueille une profusion de dessins, photographies et maquettes qui illustrent la pensée ultra créative de ce touche-à-tout, capable aussi bien d’imaginer un aéroport sur Terre qu’un habitat sur Mars, une tour de bureaux qu’une chapelle, une antenne de télécommunication qu’une mini centrale nucléaire, mais également un stade, une passerelle ou encore un yacht.
« Projets incontournables »
Depuis ses débuts en 1963 et avec l’aide de milliers de collaborateurs, Norman Foster a réalisé plusieurs centaines de projets à travers le monde. « Impossible d’être exhaustif, mais au moins 90 d’entre eux sont incontournables et iconiques », souligne Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition. Les Français le connaissent surtout pour le viaduc de Millau et ses aiguilles de béton (2004), les Allemands pour leur parlement surmonté d’un dôme en verre à Berlin (1998) et les Américains pour le siège circulaire d’Apple à Cupertino (2018).
Mais c’est à Londres, où elle est principalement installée, que l’agence Foster+Partners a laissé sa plus grande empreinte. Elle y a notamment livré le nouvel hôtel de ville (2002), le réaménagement de Trafalgar Square (2003), la verrière courbe du British Museum (1999), la passerelle suspendue du Millenium (1999), la tour fuselée située à St Mary Axe et surnommée le cornichon (2004), le stade de Wembley et son toit rétractable soutenu par une arche métallique (2007) et même une version new-look du célèbre bus à impériale rouge (2008).
« Futurspective »
Frédéric Migayrou considère que cette exposition va permettre au public d’« entrer dans la tête et le coffre à jouets » de Norman Foster. D’abord grâce aux nombreux croquis rassemblés par l’architecte lui-même, qui illustrent sa manière de comprendre et d’expliquer sa vision des choses par le dessin. Puis avec une sélection d’objets - volants ou roulants - et d’œuvres d’art - signées Boccioni ou Brancusi -, dont les formes dynamiques l’inspirent.
L’architecture de Norman Foster doit beaucoup à celle de l’Américain Richard Buckminster Fuller (1895-1983), inventeur des dômes géodésiques. Ces structures triangulées se déclinent dans un grand nombre de ses projets, tant à l’horizontale pour la couverture d’un aéroport qu’à la verticale pour la structure d’un gratte-ciel.
« C’était intéressant de revenir aux origines de ma pratique, a expliqué Norman Foster lors d’une conférence de presse organisée au Centre Pompidou, le 25 avril dernier. Toutefois, je préfère voir cette exposition non pas comme une rétrospective, mais une futurspective. » Sans cesse tourné vers l’avenir, l’octogénaire ne semble pas prêt de prendre sa retraite.
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