Alexandra Kienlen et Tom Hirtzlin, sous la direction de Dominique Coulon, se sont penchés sur la mutation possible du quartier, actuellement formé d’îlots enclavés, pollués et engorgés du point de vue de la circulation, au cœur d’une mégalopole elle-même saturée. Ils ont imaginé un projet d’aménagement organisé autour d’une télécabine. Outre sa fonction de transport, elle permettrait le ramassage des déchets. La structure constructive se fonde sur un système de poteaux poutres en béton préfabriqué pour permettre une grande flexibilité. Elle peut se remplir de briques en béton à partir des mâchefers (résidus d’incinération) produites sur place.
Ophélie Dozat, sous la direction de Cédric Libert et Philippe Potié, s’est intéressée à un élément souvent dédaigné : le mur de soutènement. Elle a posé la question du rôle potentiel de tels ouvrages pour façonner un territoire et son paysage, qu’il s’agisse d’un mur, d’une digue, ou d’un barrage de retenue. Elle s’est appuyée sur l’exemple du massif des monts du Cantal, dans lequel des murs de soutènement en terrasses créent une sorte de théâtre ouvert et protègent un lac contre les glissements de terrain. Dans ce même massif, un barrage forme un toit protégeant une route des coulées de boues.
Paul de Cathelineau, sous la direction de Laurent Salomon, a imaginé un espace et une construction en béton précontraint à fonction de « temple urbain » dans un endroit parmi les frénétiques d’Asie : la gare de Shinjuku dans l’agglomération de Tokyo, la plus fréquentée du Japon. Les espaces publics « suspendus » qu’il propose offrent des points de vue inédits sur Tokyo. Ils entendent créer une ambiance pause, en rupture avec les mouvements effrénés des voyageurs et des clients de la multitude de commerces environnants.
Le trophée s’est élargi pour la première fois aux étudiants en architecture de premier et second cycle, qu’il a invités à analyser et réinterpréter une œuvre architecturale majeure en béton. Frédéric Livar, sous la direction de Laurent Mayoud, a choisi comme objet d’étude la chapelle Saint-Pierre de São Paulo (Brésil), façonnée en 1989 par Paulo Mendes da Rocha, prix Pritzker 2006. L’ouvrage comprend quatre éléments structurels principaux : un pilier cylindrique central, le toit, la dalle intermédiaire abriant la nef et l’autel et le balcon pour le chœur.
Chaque année, ce concours distingue des jeunes diplômés des écoles d’architecture pour un projet de fin d’études qui « valorise les qualités esthétiques, environnementales et techniques du béton », indiquent les organisateurs, l’association Bétocib, le Centre d’information sur le ciment et ses applications (CIMbéton) et la Fondation Ecole française du béton.
Parmi les onze dossiers retenus pour délibération, le jury a attribué son premier prix à deux diplômés de l’Ecole nationale supérieure d’architecture (Ensa) de Strasbourg (Bas-Rhin) qui ont proposé de redonner une nouvelle vie au quartier des Chiffonniers au Caire (Egypte), le bidonville rendu célèbre par l’action sur place de sœur Emmanuelle.
Palmarès :
► 1er prix : revalorisation du quartier des Chiffonniers au Caire, Ensa Strasbourg
► 2e prix : le mur de soutènement remis à l’honneur, Ensa Versailles
► 3e prix : un temple urbain pour une pause à Tokyo, Ensa Normandie
► Prix « Studio » : une chapelle à quatre éléments en béton, Ensa Lyon
La soirée de palmarès de la 8e édition du Trophée béton Écoles en vidéo :