Wang Shu, prix Pritzker 2012
La Fondation Hyatt vient de désigner l’architecte chinois Wang Shu, 48 ans, comme le lauréat du prix Pritzker 2012 pour l'ensemble de son œuvre. Il recevra un chèque de 100000 dollars et une médaille honorifique le 25 mai prochain à Pékin.
Milena Chessa
Pour le président du jury, Lord Palumbo : « Comme dans toute grande architecture, l’œuvre de Wang Shu est capable de transcender le débat entre tradition et modernité, en produisant une architecture qui est hors du temps, profondément ancrée dans son contexte et pourtant universelle. »
« Le fait qu’un architecte chinois soit sélectionné par le jury représente un pas significatif vers la reconnaissance du rôle que joue la Chine dans le développement des idées architecturales, a indiqué le lauréat. Dans les décennies à venir, la réussite de la Chine dans son urbanisation sera importante pour le pays et pour le monde. Là comme ailleurs, elle nécessitera de se faire en harmonie avec la culture locale et les besoins locaux. »
Amateur Architecture StudioEn 1997 à Hangzhou (Chine), l’architecte Wang Shu et son épouse Lu Wenyu, également architecte, ont fondé Amateur Architecture Studio. « Ce studio ne doit pas faire référence à une agence d’architecture, explique-t-il, car le design est une activité d’amateur et la vie est plus importante que le design. Il y a un siècle de cela en Chine, les personnes qui construisaient des maisons étaient des artisans. Il n’y avait alors aucune fondation théorique pour l’architecture. Aujourd’hui, un système architectural officiel s’est installé, mais je lui préfère l’artisanat et l’esprit amateur. Le plus important pour nous est d’encourager l’indépendance et l’individualisme afin de garantir le travail expérimental du studio. » Wang Shu a reçu en 2011 en France la médaille d'or de l'académie d'architecture.
Contre-portrait chinoisA lire ou relire : le portait de Wang Shu écrit par Marie-Hélène Contal et publié en 2008 sur le Moniteur.fr
Extrait:
« Wang Shu s’affirme par un authentique tempérament d’auteur, et aussi par l’originalité de sa position, face au maelström urbain que vit la Chine aujourd’hui. Architecte du nouveau campus de l’école nationale des Beaux-Arts de Hangzhou, Wang Shu l’a construit en récupérant les matériaux des vieux quartiers que la ville démolit sans état d’âme au même moment. Les belles tuiles et les pierres ont été soigneusement réutilisées, dans une architecture qui, comme tous les projets de Wang Shu, est fondée sur la quête d’une identité moderne pour la Chine qui ne nie pas sa propre civilisation. »
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