Ville et mobilité : Strasbourg va accueillir dix jours de réflexions haut de gamme
Comment un projet routier impacte-t-il la bordure de trottoir par effets ricochets successifs ? Un collectif européen d’urbanistes invite à plancher sur ce sujet à Strasbourg du 25 août au 3 septembre prochains, lors de la première université d’été de sa structure baptisée Spaces in Motion.
Destiné en priorité aux ingénieurs, architectes, urbanistes et aménageurs publics et privés, le rendez-vous a choisi comme objet d’étude le projet de Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). « L’exemple est parfaitement représentatif de ces imbrications successives que nous souhaitons analyser : le GCO entraînera une requalification de l’autoroute actuelle qui générera à son tour des réaménagements de voiries urbaines et des modifications d’usage des voies secondaires », souligne Alfred Peter, l’urbaniste-paysagiste strasbourgeois instigateur de l’université d’été.
Exemples européens
Le sujet est pour le moins explosif au niveau local, compte tenu du débat très tranché que suscite le GCO entre ses partisans et ses opposants. Mais Spaces in Motion entend maintenir la discussion dans un registre technique et ne pas la circonscrire à Strasbourg : l’exemple local sera mis en comparaison avec des expériences proches à Zurich, Luxembourg et - sous réserve de leur confirmation participation - Maastricht et Göteborg. Pour les présenter et les analyser, Alfred Peter et Samuel Maillot, cofondateur du bureau d’études strasbourgeois RR&A, ont fait appel à une dizaine de leurs confrères dont Bruno Remoué, Alexandre Bouton et les frères Mathis et Michaël Güller. « La manifestation se veut d’envergure européenne », confirment-ils.
Plus de mobilité avec moins d’argent public
Les organisateurs comptent beaucoup sur les ateliers en petits groupes pour faire émerger une réflexion interdisciplinaire qui fait défaut sur de tels sujets aujourd’hui, estiment-ils. « Chaque maître d’ouvrage ou maître d’œuvre pose des bouts de réflexion en fonction de sa propre échelle d’action : l’autoroute, la pénétrante urbaine, la petite rue de quartier. Ce qui manque, c’est à la fois une vision de l’ensemble des échelles et un raisonnement sur tous les modes de transports simultanément qui s’élargisse à leurs implications sur l’aménagement urbain. Tel est le créneau sur lequel nous nous plaçons », exposent Alfred Peter et Samuel Maillot.
Spaces in Motion n’entend pas limiter son activité à une université d’été par an. Elle compte créer une plate-forme d’échanges plus pérenne sur le rapport entre ville et mobilité. « Curieusement, le sujet n’est pas enseigné aujourd’hui, alors qu’il induit la même question cruciale que tout le monde se pose partout : comment répondre à la hausse de la mobilité alors que l’argent public se fait rare, observe Alfred Peter. L’équation classique plus de mobilité = plus d’infrastructures est une fuite en avant qui n’a plus lieu d’être ».
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