Ville durable : l’université Gustave-Eiffel entre en scène
Issue d’une fusion entre six établissements d’enseignement et de recherche, la nouvelle université Gustave-Eiffel devient l’un des acteurs majeurs dans l’étude de la ville de demain. Et un partenaire indispensable pour le monde socio-économique.
Agnès Morel
« Le bébé a presque un mois ! ». Hélène Jacquot-Guimbal, présidente par intérim de l’université Gustave-Eiffel n’est pas peu fière. Les statuts ont été déposés mi-décembre, et l’établissement public expérimental est né le 1er janvier.
Cette nouvelle entité regroupe l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar) et l’université Paris –Est Marne-la-Vallée (Upem). Elle intègre aussi l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires (Eav&t), ainsi que trois écoles d’ingénieurs : l’Ecole des ingénieurs de la ville de Paris (EIVP), l’école nationale des sciences géographiques (ENSG-Géomatique), et l'Ecole de l'innovation technologique (Esiee) Paris.
L’impulsion de cette fusion vient du projet Future (French university on urban research and education), porté par la ComUE Université Paris-Est, et récompensé en 2017 par le label d’excellence I-Site (Initiative Sciences-Innovation-Territoires-Économie) du Programme des Investissements d’Avenir. Ce dernier vise à soutenir l’attractivité de l’enseignement supérieur.
Répondre aux enjeux de la ville de demain
Le cœur du projet : anticiper les problématiques posées par la ville de demain, qu’elle soit « économe en ressources », « sûre et résiliente » ou encore « intelligente et connectée ».
« Notre ambition est d’anticiper les transformations des villes et de leurs territoires, où vit 55% de l’humanité, en proposant des solutions innovantes », appuie Hélène Jacquot-Guimbal. Et ce, grâce à « une approche inédite dépassant les frontières de l’ingénierie, des sciences humaines et sociales, de l’urbanisme et de l’architecture ».
Le nouvel établissement, dont le campus principal est situé à la Cité Descartes à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), rassemble, à lui seul, 17 000 étudiants ainsi que 1 200 enseignants et chercheurs partout en France. Des effectifs « loin encore de ceux de la Sorbonne ou de Saclay », sourit la présidente par intérim, mais qui pourraient permettre d’accéder à une meilleure visibilité internationale, au niveau de la formation comme de la recherche, dans le domaine de la « Ville durable ».
Vers des parcours de formation transversaux
Sur le terrain, la fusion devrait donc optimiser la mutualisation des enseignements, des ressources pédagogiques, des laboratoires et des plates-formes expérimentales (manège de fatigue des chaussées…). Un décloisonnement qui pourrait, in fine, conduire à revoir les maquettes des formations.
Comment ? « Par exemple, en imaginant des parcours transversaux, ouverts sur la gestion des ressources, des infrastructures de transport, des déchets, des réseaux d’éclairage… ce qui permettrait à nos ingénieurs en génie urbain de considérer un projet dans toutes ses dimensions et d’apporter une réponse plus adaptée aux attentes de villes comme Paris », explique Franck Jung, qui dirige l’EIVP.
Même logique concernant les architectes, qui pourraient, « grâce aux autres établissements, se former en parallèle à l’urbanisme ou bien aux performances énergétiques », réfléchit Amina Sellali, directrice de l’Eav&t, qui suggère notamment la création d’un master Architecture à l’ère post-carbone : « il faut s’adapter aux nouveaux enjeux. »
Dernier axe évoqué : le développement des formations en apprentissage. A ce jour, plus de 22% des étudiants de l’Upem partent chaque année chez Eiffage, Véolia, Engie ou encore Aéroports de Paris. « Nous travaillons dans une optique d’insertion rapide sur le marché du travail », conclut Muriel Jougleux, vice-présidente en charge de la professionnalisation. Innovation et insertion : la recette pour répondre aux besoins des professionnels ?
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Tous les champs sont obligatoires
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