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Pour répondre aux préoccupations des étudiants en architecture, en colère depuis plusieurs mois face au manque de moyens dans leurs écoles, Rima Abdul Malak leur a adressé, le 21 avril, une lettre dans laquelle elle détaille une série de mesures à effet immédiat ou applicables dès la rentrée prochaine.
Milena Chessa
Après plusieurs mois de mobilisation dans les écoles nationales supérieures d’architecture (Ensa) pour obtenir plus de moyens financier et humain, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a écrit aux étudiants ce vendredi 21 avril 2023. Dans sa lettre, rédigée quelques jours après avoir rencontré leurs représentants, mais aussi les directeurs d’établissements, elle indique avoir « entendu [leurs] préoccupations et souhaite dès aujourd’hui apporter des réponses concrètes ».
La première d’entre elles consiste dans le déblocage immédiat d’une aide de 3 M€ consacrée à la vie étudiante.
« A l’Ensa de Paris-La Villette, on a déjà imaginé ce qu’on allait faire avec cette mesure financière complémentaire, indique sa directrice Caroline Lecourtois. Nous allons réaffecter un budget pour les voyages pédagogiques, que nous avions été obligés de réduire de 120000 euros, une somme énorme. »
L’enveloppe budgétaire allouée par le ministère offrira aussi à cette école la possibilité d’abonder son Fonds d’aide d’urgence à la vie étudiante (Fauve), pour que les apprentis architectes puissent se nourrir convenablement et s’équiper en matériel informatique. Elle permettra aussi l’accueil, un jour ou deux demi-journées par semaine, d’un psychologue au sein de l’établissement.
Afin que tous les étudiants bénéficient équitablement de soins, la ministre de la Culture informe dans son courrier que « l’accès aux services de santé étudiants est désormais généralisé à l’ensemble des Ensa ». Elle indique aussi sa décision de rendre obligatoire, à partir de la rentrée prochaine, la formation de tous les personnels - enseignants comme administratifs - sur les violences et harcèlements à caractère sexuel et sexiste, face auxquels elle rappelle le principe de « tolérance zéro ».
Pour Caroline Lecourtois, « le dispositif reste à parfaire », car selon elle, « ce n’est pas le tout d’être formé, il faut ensuite mettre en place un système permettant d’écouter les étudiants et de traiter les sujets ».
Rémunération
Autre nouveauté appliquée dès la prochaine rentrée : l’alignement de la rémunération des enseignants-chercheurs et des doctorants en architecture sur celles de leurs homologues des universités. « Nous l’attendions depuis 2018 et la réforme des Ensa, c’est donc une bonne chose », se félicite Caroline Lecourtois, qui salue aussi « les dix postes administratifs en plus » obtenus à l’échelle nationale par son ministère de tutelle.
La directrice de l’Ensa Paris-La Villette est également « enchantée » de lire dans le courrier de Rima Abdul Malak que la relocalisation de son établissement figure parmi les travaux prioritaires à conduire par la nouvelle directrice de l’architecture, Hélène Fernandez, nommée le 5 avril dernier. D’autres écoles sont concernées par l’amélioration des conditions d’accueil des étudiants, comme celle de Clermont-Ferrand qui ne dispose pas d’offre de restauration.
« La mobilisation a fait émerger des sujets qui vont au-delà de la vie étudiante dans les Ensa puisque la Stratégie nationale pour l’architecture (SNA) est relancée et c’est une bonne nouvelle, remarque Caroline Lecourtois. Aujourd’hui, nous nous réjouissons des annonces faites par la ministre, qui vont nous permettre de sortir de cette crise, du moins je l’espère. Mais dans deux semaines, à notre retour des vacances de printemps, nous travaillerons tous ensemble à faire évoluer la formation et la profession d’architecte. Je suis très optimiste sur la suite de notre collaboration avec le ministère de la Culture. »
La lettre de Rima Abdul-Malak
Dans un propos transmis au Moniteur, Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre des architectes (Cnoa), réagit aux annonces de Rima Abdul Malak : «La ministre de la Culture ouvre une porte et le dialogue avec les étudiants. C'est un signal qui était fortement attendu par l'ensemble de la communauté, qui doit permettre d'aller plus loin encore! La ministre propose une feuille de route pour l'ensemble des parties prenantes des écoles d'architecture à travers la reprise de la Stratégie Nationale pour l'Architecture (SNA). C'est important car, aujourd'hui, le malaise touche les enseignants, les administratifs, les étudiants, etc. Il faut que ce soit le début d'un processus sur le long terme car le déficit- de moyens notamment - accumulé dans les écoles depuis de nombreuses années est important, et la place de l'architecture dans la société face aux enjeux écologiques et sociaux est une question majeure pour l’avenir des jeunes étudiants et architectes. Nous sommes à un moment clé qu'il ne faut pas manquer! Il nous faut saisir cette opportunité pour réaffirmer la place de l'architecture dans le débat et les politiques publiques.»
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