
Une centrale à béton, alimentée par barges, aux portes de Paris
Gilles Rambaud | le 06/09/2013 | Paris, Ingénierie, Second œuvre, Béton, Matériel de chantier
Unibéton vient d’inaugurer une nouvelle centrale à Aubervilliers, aux portes de Paris. Installée sur les berges du canal Saint-Denis, elle sera alimentée par barges pour réduire son impact environnemental. « L’objectif est une production de 100 000 m³ par an, soit une consommation de 200 000 t de granulats. Le canal permet le passage de péniches au gabarit Freycinet, soit 350 t de chargement. Nous en recevrons deux par jour », calcule Laurent Armand, directeur de la région Île-de-France chez Unibéton. Les granulats sont déchargés en deux heures par une pelle de manutention, qui verse dans une trémie ouverte dans le sol conduisant à un tapis convoyeur. Celui-ci monte vers des silos où les granulats sont stockés selon leur catégorie. « C’est une architecture dite horizontale. Elle est plus compacte qu’une structure verticale, et convient mieux, de ce fait, en environnement urbain », précise David Pellouard, animateur sécurité environnement chez Unibéton. Revers de la médaille, l’architecture horizontale implique la présence d’un « skip », ce godet élévateur sur chaîne qui fait monter les granulats jusqu’au malaxeur. Or cet équipement a toujours représenté un point faible et nécessite un entretien soigneux. Le malaxeur de type planétaire est un Arcen d’une capacité de 2,5 m³, un volume calculé pour remplir un camion en trois gâchées, les « toupies » les plus fréquentes en Île-de-France étant des 8 m³. « Nous avons innové au niveau des cônes d’évacuation », signale David Pellouard. Ces goulottes conduisent le béton frais de la sortie du malaxeur jusqu’au camion. Leur nettoyage quotidien est une opération malaisée et dangereuse du fait de leur situation en hauteur. D’où l’idée de les monter sur des bras basculants qui les déposent au sol pour le nettoyage, puis les hissent à leur place très facilement. Autre innovation : la station de lavage des camions possède une zone dédiée aux pompes à béton. Elles aussi pourront être lavées à grande eau, celle-ci étant par la suite dessablée, décantée puis recyclée dans le processus de fabrication. Il en va de même pour les eaux pluviales, toutes récupérées. L’apport complémentaire étant puisé dans le canal, la centrale à béton ne consomme pas une goutte d’eau de ville !