
Un préhenseur sur mesure pour la pose de vitrages complexes
MICHEL DESFONTAINES | le 06/09/2013 | Paris, Bâtiment, Verre, Technique, Produits et matériels
Le palonnier radiocommandé de Polygone Pose révolutionne le chantier de la future Fondation Louis Vuitton, à Paris.
C’est un puzzle de 3 584 vitrages. Pas un n’a les mêmes dimensions, formes, bombements, courbures. Et chacun doit être posé, verrouillé, fixé à son exact emplacement sur les châssis en Inox des immenses voiles translucides qui forment l’enveloppe de la future Fondation Louis Vuitton, à Paris. Pour faciliter le marathon de la pose de ces vitrages, Polygone Pose a fait réaliser un équipement très spécial : un palonnier muni de 16 ventouses de caoutchouc, réglables une par une en écartement et en hauteur. Il permet de manipuler en toute sécurité et dans tous les sens n’importe quels panneaux, même les plus bombés. Cet équipement de 380 kg s’installe en bout du mât télescopique d’un chariot rotatif de Manitou le puissant MRT 3050 -, une machine capable de lever une charge de 5 t à près de 30 m de hauteur. Le Manitou et le palonnier sont tous deux pilotés à distance depuis une nacelle élévatrice positionnée au plus près de la pose. Les mouvements des deux matériels sont commandés par un seul homme à partir des deux boîtiers de radiocommande. « Les manœuvres sont beaucoup plus précises et plus sûres », souligne Thierry Janot, codirigeant de Polygone Pose et inventeur du palonnier construit sur ses indications par l’entreprise allemande Kapper. L’opérateur a vraiment le nez devant son travail et peut régler les mouvements au millimètre. « Les risques de mauvaises interprétations des consignes transmises par talkie-walkie à un conducteur au sol n’existent plus. Nous économisons un poste de travail et gagnons en qualité, en rapidité et en sécurité. » Le palonnier fonctionne avec une centrale hydraulique intégrée, branchée sur le circuit électrique du chariot. « Le brancher sur l’hydraulique du Manitou supposait une installation complexe, note Thierry Janot. Nous n’avons pas besoin d’une forte puissance car les panneaux ne pèsent que 200 à 300 kg. » Les mouvements reposent sur deux couronnes dentées pour les rotations, trois vérins hydrauliques pour les mouvements de bascule, plus un déplacement latéral sur rails. « Le palonnier articulé nous permet de prendre tous les verres concaves ou convexes, reprend Thierry Janot, et de les présenter dans toutes les positions de montage. » Un tel chantier lui en donnera l’occasion.