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Un pionnier qui s’ignore

Bâle -
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Un pionnier qui s’ignore
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Le service des espaces verts de la Ville de Bâle est un peu le monsieur Jourdain de la trame verte, à entendre son directeur Emanuel Trueb exposer sa mission : « Connecter entre elles les multiples taches naturelles de façon à ce que, mises bout à bout, elles forment un collier de perles vaste de 250 hectares verts, propice au stationnement et à la circulation des espèces. »

La métropole suisse frontalière peut s’appuyer sur une antériorité sans commune mesure : par son refus de percer des grandes avenues, l’extension urbaine de la seconde moitié du XIX e lui a évité de devoir se lancer dans de lourdes actions réparatrices. Ayant hérité de ce ménagement du territoire qui a laissé survivre insectes et rongeurs le long de la voie ferrée, du Rhin et des anciens remparts, le service des espaces verts s’est comporté depuis l’après-guerre en gestionnaire raisonné, mais puissant (250 personnes). Il fait planter systématiquement des arbres sur les places et le long des artères qui viennent structurer le tissu urbain, par exemple ce printemps la Barfüsserplatz où se concentrent plusieurs lieux culturels.

Jardins familiaux franco-suisses

La nouvelle phase d’urbanisation de ce début de XXI e siècle fait évoluer l’action vers davantage de volontarisme. Le service sera attentif à l’aménagement naturel dans la zone « Dreispitz » en début de gestation au sud, comme dans les trois zones ayant vocation à accueillir 1 500 logements : leurs occupants seront invités à acquérir des jardins familiaux à proximité de leur habitation. Dans la partie nord de la ville déjà en construction, les développements d’initiatives privées des quartiers Erlenmatt et Volta ont été chacun précédés d’un concours sous maîtrise d’ouvrage publique visant à implanter un parc central structurant. Selon Emanuel Trueb, cette zone nord attenante à la France entend préfigurer un « raisonnement à l’échelle d’agglomération, les espèces et la nature ignorant les frontières qu’elles soient communales ou internationales ». La coopération avec la ville de Saint-Louis concerne déjà des jardins familiaux en vue d’un développement cohérent de part et d’autre de la frontière.
Avec la commune allemande limitrophe de Weil-am-Rhein, l’échange va plus loin : le Landschaftspark (« parc paysager ») Wiese constitue un authentique outil de planification transfrontalier. Prescrivant des lieux dédiés aux corridors écologiques et aux espaces naturels, il est opposable aux tiers depuis dix ans et se porte ainsi garant d’une préservation du vert sur des sites qui ne manqueraient pas sinon de se faire grignoter par le bâti.

L’EXPERT - Thomas Schwarze, directeur de l’association Pro Natura, section de Bâle - « Préserver des espaces secs et chauds »

« L’espace vert reste une denrée rare, stratégique et disputée à Bâle. Nous veillons à ce que l’urbanisation préserve les axes de circulation de la flore et de la faune, demandeuses d’espaces secs et chauds que la canalisation du Rhin a raréfiés. Des axes que la position de Bâle comme tampon entre les massifs de la Forêt-Noire et du Jura ne favorisent pas en soi. Le projet Erlenmatt offre un bon exemple d’action volontariste pour préserver le sol sec où insectes, plantes et animaux trouvent refuge. Dans l’enceinte du port, cette volonté se heurte encore aux conflits d’usage venant des pressions suscitées par les fonctions du loisir et du développement économique. »

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