Un manège géant vient clore l’acte I de l'aménagement de l’île de Nantes
Depuis dimanche 15 juillet est ouvert le Carrousel des Mondes Marins, un objet artistique de la compagnie La Machine, qui vient terminer le projet d’aménagement de l’île de Nantes selon Alexandre Chemetoff.
Jean-Philippe Defawe, Responsable de la rédaction ouest et centre
\ 16h03
Jean-Philippe Defawe, Responsable de la rédaction ouest et centre
C’est une incroyable sculpture dédiée à la mer imaginé par François Delarozière et Pierre Orefice de la compagnie La Machine, et mis en œuvre par les architectes Nicole Condorcet et Christophe Theilmann. Une dentelle de béton sur trois niveaux, surmontée d’un chapiteau orné de frontons.
Erigé en un temps record, ce manège de 25 mètres de haut et 22 mètres de diamètre fait déjà partie du paysage. Pour réaliser cet ouvrage exceptionnel, les entreprises DLE Ouest et ETPO ont réalisé un cuvelage sur fondation, puis posé les éléments préfabriqués en béton sablé représentant les estacades des quais de la Loire.
La compagnie La Machine, dont le Grand Eléphant est devenu l’un des symboles de Nantes, a ensuite réalisé la structure acier du carrousel où habitent 36 créatures sous-marines. Pour ce projet atypique de près de 5 millions d’euros HT (10 millions d’euros pour l’ensemble de la dernière tranche des Machines de l’île), le maître d’ouvrage a convaincu l’ensemble des acteurs et l’assureur Generali de mettre en place une police unique de chantier.
Intégration dans le tissu urbain
Ce nouvel équipement culturel s’inscrit pleinement dans le cadre du renouvellement urbain de l’île de Nantes conduit par Alexandre Chemetoff pendant 10 ans et poursuivit par Marcel Smets et Anne-mie Depuydt. Le projet artistique s’intègre dans le tissu urbain, à l’inverse d’un parc d’attraction traditionnel fermé.
Et la recette fonctionne. Cinq ans après les premiers pas du Grand Eléphant, le bilan de l’opération est très positif en terme de fréquentation touristique avec près de 1,3 million de visiteurs. « C’est la démonstration réussie que culture et tourisme sont les moteurs du développement et de l’activité » a déclaré lors de l’inauguration le Premier ministre et ancien maire de la ville Jean-Marc Ayrault qui a rappelé le lien qui le rattache à ce territoire, « source d’inspiration pour le chef du gouvernement ».
Un nouvel acte pour l’île de Nantes
L’acte II de projet de l’île de Nantes version Smets et Depuydt sera dévoilé le 20 septembre prochain. Les deux urbanistes semblent avoir pris une certaine distance avec l’univers de François Delarozière qu’ils n’ont rencontré qu’une seule fois. L’imaginaire des machines devrait laisser la place à une vision plus classique de l’urbanisme avec la priorité aux transports publics, aux circulations douces, aux espaces verts et au logement. Quant à « L’arbre aux hérons », le futur projet des Machines de l’île - dont l’installation en 2007 d’une branche prototype de 20 m de long a permis de valider sa construction et les principes de végétalisation - rien n’est décidé sur son sort. Une maquette de cet arbre en acier de 50m de diamètre et 35m de haut surmonté de deux hérons est actuellement visible dans la galerie des machines située sous les Nefs.
Les étranges créatures de François Delarozière continueront toutefois à investir d’autres territoires. « A Toulouse, dans une halle de 6000 m2 réhabilitée par Patrick Bouchain sur le site Aérospace, nous allons installer une véritable écurie où le public pourra voir quelque 200 machines de nos spectacles » explique le créateur.
François Delarozière, qui « rêve de construire un pont » croit fermement à la culture comme accélérateur de projets urbains. « Nous créons des perturbations dans la ville » explique-t-il. A La Roche sur Yon, pour le projet de réaménagement de la place Napoléon par Alexandre Chemetoff, la compagnie travaille sur un bestiaire mécanique issu de « la description de l’Egypte » mélangé aux espèces locales. Hippopotame, ibis, grenouilles, loutre, poissons, flamant rose, dromadaire, chouette et crocodile viendront habiter la place début 2014. Dés septembre, l’ouverture de ce chantier structurant pour la capitale de la Vendée sera orchestrée autour d’un ballet d’engins qui devrait faire date.
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