Le secteur du bâtiment et des travaux publics est parmi les premiers concernés par le risque sanitaire potentiel que représentent les nanomatériaux. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) vient de publier un guide visant à aider les entreprises à localiser le risque sur chantier.

© INRS - L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) vient de publier un guide pour aider les entreprises à repérer les nanomatériaux.
Béton, carrelage, ciment, verre… Autant de matériaux au contact desquels de nombreux salariés de la construction se retrouvent, et qui sont susceptibles de provoquer des émisions de nanomatériaux (1). De par leur taille microscopique, ces particules ne sont bien entendu pas visibles à l’oeil nu ; par ailleurs, les salariés sont peu informés sur ce risque mal cerné.
C’est pourquoi l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) vient de publier un guide intitulé « Aide au repérage des nanomatériaux en entreprise » (accessible ici). Il s’adresse principalement aux préventeurs en entreprise chargés d’effectuer l’évaluation des risques. En plus d’une aide au repérage, ce guide fait le point sur l’état des connaissances scientifiques sur le sujet et donne quelques indications sur les modes de prévention à adopter.
Certains nanomatériaux ont une toxicité avérée
Dans quelle mesure exactement les nanomatériaux sont-ils toxiques ? « Les informations sur les effets sur la santé des nanomatériaux sont encore parcellaires, indique l’INRS. Cependant, des études expérimentales tendent à montrer que les matériaux de dimensions nanométriques présentent une toxicité plus grande et sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que les matériaux de taille supérieure et de même nature chimique. » Les nanomatériaux pénètrent dans le corps par voie respiratoire ou par ingestion, et compte tenu de leur petite taille, traversent les barrières biologiques nasale, bronchique, alvéolaire, intestinale et placentaire.
L’INRS rappelle également que les règles générales de prévention du risque chimique définies par le code du travail s’appliquent dans le cadre de l’exposition aux nanomatériaux, même s’il n’existe pas encore de réglementations française et européenne de valeur limite d’exposition professionnelle à ces particules. Dans un rapport récent (lire notre article ici), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) préconisait d’ailleurs l’introduction d’une nouvelle réglementation adaptée aux spécificités de ces produits.