
Trophées de la Femme du BTP (8/9) - De père en fille
Coralie Donas | le 15/12/2014 | TFBTP14, Entreprises, Haute-Garonne, Bouches-du-Rhône, Finistère
«?Le Moniteur?» organise les premiers Trophées de la femme du BTP. Le 16?décembre prochain à Paris, un jury, présidé par Laurence Parisot, sera chargé de départager, les 27 candidates présélectionnées par notre rédaction. Le jour-même, le palmarès sera dévoilé, la ministre Sylvia Pinel remettra les prix aux lauréates et désignera la Femme du BTP 2014.
Elles sont architectes, ingénieures, dirigeantes ou salariées d’entreprises du monde de la construction. Elles travaillent dans un bureau, sur un chantier, dans un négoce, conduisent un engin ou dessinent un projet de bâtiment. Qui oserait prétendre aujourd’hui que le BTP est un métier d’hommes ? Même si certains la considèrent encore trop lente et trop partielle, la féminisation de l’acte de bâtir est irrémédiablement en marche. Pourtant, les parcours féminins - souvent exemplaires - demeurent méconnus, y compris au sein même de la filière. Aujourd’hui, découvrez les portraits de nos trois femmes «repreneurs».
Nadine Ferri: l’enthousiasme, facteur de réussite
Après un BTS actions commerciales, Nadine Ferri démarre une carrière variée, passant de l’enseignement à la publicité, via l’associatif. A 41 ans, son père tombe malade et la question de l’avenir de l’entreprise qu’il a fondée se pose. Faisant sienne la phrase de Winston Churchill, «Agissez comme s’il était impossible d’échouer», Nadine Ferri engage son patrimoine pour racheter EC MAT LOC. Elle développe une stratégie de croissance externe judicieuse, en s’associant avec des professionnels aux compétences complémentaires aux siennes. Les effectifs et le chiffre d’affaires progressent considérablement en dix ans et l’entreprise crée des coffrages pour de prestigieux chantiers. Nadine Ferri a remporté de nombreux trophées qui récompensent son discernement de chef d’entreprise. Active dans les associations économiques lyonnaises, elle fait aussi partie du conseil d’administration d’un lycée situé en zone sensible, afin de participer à l’intégration de jeunes en difficulté. Son moteur au quotidien ? L’enthousiasme, pour développer l’entreprise et surmonter les épreuves.
Carine Vidal: vaincre les préjugés
De la dentelle au gros œuvre, il y a un grand pas que Carine Vidal franchit grâce à sa détermination. Elle commence comme «petite main» dans les ateliers de haute couture de Jean-Paul Gaultier à Paris, puis créera ensuite à Toulouse son propre atelier de couture. Mais cette fille de maçon, patron de PME, rêve de travailler dans le gros œuvre. Bousculant les préjugés, elle entame un CAP de maçonnerie. Une fois diplômée, son père lui conseille de parfaire ses connaissances dans d’autres entreprises. Après des expériences où elle relèvera le défi de s’imposer dans des milieux très masculins, elle intègre avec bonheur l’entreprise familiale, sur les chantiers. Elle se forme pendant un an à l’Ecole supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment et reprend plus tôt que prévu les rênes de l’entreprise suite à la disparition de son père. Depuis cinq ans, elle a informatisé la gestion de l’entreprise, réorganisé les équipes, décroché de nouveaux marchés. Dans une conjoncture difficile, le chiffre d’affaires est en constante évolution. La petite main a tracé son chemin parmi les gros bras.
Géraldine Kerdiles: anticiper les évolutions
Géraldine Kerdiles avait trouvé sa voie dans le marketing international, après un master de l’école de commerce Euromed à Marseille et des stages en Angleterre, en Australie et en Espagne. Mais, à la fin de ses études, en 2009, son père connaît des ennuis de santé et le repreneur potentiel de son entreprise de construction de maisons en bois se désiste. Géraldine Kerdiles va aider son père pendant six mois, le temps qu’il se rétablisse. Très vite, la jeune femme se prend au jeu. Elle commence par mener une étude du marché des maisons bois en Bretagne, ce qui lui permet de concevoir une nouvelle offre ciblant les primo-accédants. Elle lance également une campagne de communication intensive. Le carnet de commandes augmente de 30 %. Avec son père, elle modernise l’atelier pour augmenter le rythme de construction. Le chiffre d’affaires passe de 1,8 à 4 millions en quatre ans, les effectifs de 8 à 20 personnes. Jamais à court d’idées, Géraldine Kerdiles s’intéresse au label de performance énergétique Passivhaus et fait construire le premier pavillon témoin dans le Finistère. L’entreprise familiale a désormais le vent en poupe.
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