
Trophées de la Femme du BTP (2/9) - Des ingénieures et des grands projets
Coralie Donas | le 08/12/2014 | TFBTP14
«?Le Moniteur?» organise les premiers Trophées de la femme du BTP. Le 16 décembre prochain à Paris, un jury, présidé par Laurence Parisot, sera chargé de départager, les 27 candidates présélectionnées par notre rédaction. Le jour même, le palmarès sera dévoilé, la ministre Sylvia Pinel remettra les prix aux lauréates et désignera la Femme du BTP 2014.
Elles sont architectes, ingénieures, dirigeantes ou salariées d’entreprises du monde de la construction. Elles travaillent dans un bureau, sur un chantier, dans un négoce, conduisent un engin ou dessinent un projet de bâtiment. Qui oserait prétendre aujourd’hui que le BTP est un métier d’hommes ? Même si certains la considèrent encore trop lente et trop partielle, la féminisation de l’acte de bâtir est irrémédiablement en marche. Pourtant, les parcours féminins – souvent exemplaires – demeurent méconnus, y compris au sein même de la filière. Aujourdhui, découvrez les portraits de nos trois trois femmes «études & méthodes» (ingénieures).
Laurence Dadillon: l'aventure des grands projets
Laurence Dadillon évoque les grands projets comme le fil conducteur de sa carrière: «On y fait de belles rencontres, les sociétés y affectent leurs meilleures équipes, et ils sont source de progrès pour nos techniques et méthodes.» Diplômée ingénieur de l’Université technologique de Compiègne, puis, à 36 ans, de l’Ecole supérieure de commerce de Paris en formation continue, l’ingénieure a découvert le génie climatique dans une PME au début de sa carrière. Elle saisit les opportunités qui s’offrent à elle et évoluera chez Séchaud et Bossuyt (ingénierie), puis chez Sfica comme directeur de département et, depuis 2007, chez Setec Bâtiment, où elle est aujourd’hui directrice technique. Elle travaille tout au long de son parcours sur des projets emblématiques, comme le Technocentre Renault à Guyancourt, la tour D2 à La Défense, le Palais de justice de Paris… Elle enseigne également à l’Ecole normale supérieure de Cachan puis à l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP). Elle est investie dans le Club des femmes du bâtiment et, sur le plan personnel, pratique la randonnée en haute montagne.
Bénédicte Danis: gérer la complexité technique
Les voiles de verre de la fondation Louis Vuitton, inaugurée en octobre 2014, doivent en partie leur grâce et leur équilibre à Bénédicte Danis, qui a consacré au projet beaucoup de son temps ces huit dernières années. Cette diplômée de l’X et des Ponts et Chaussées rejoint Setec Bâtiment dès la fin de ses études, comme ingénieur structure. Elle goûte une première fois à la complexité lors du projet de restructuration du théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg. Un an plus tard, en 2006, elle se voit confier la conception structurelle du bâtiment de Frank Gehry. Les défis techniques sont nombreux et relevés avec brio par Bénédicte Danis, qui, entre autres, pilote les essais en souffleries numérique et physique pour garantir la bonne modélisation des effets au vent, et dirige les études spécifiques des connexions bois-métal des verrières. Elle devient, en 2013, directrice du projet et est co-auteure d’un livre sur ce bâtiment. Elle est également investie dans des missions transversales chez Setec Bâtiment, et elle a notamment pris en charge les sujets d’égalité hommes-femmes. En 2014, à l’âge de 36 ans, elle devient secrétaire générale de l’entreprise.
Sylvie Zwingelstein: concilier métier et vie de famille
Sylvie Zwingelstein découvre le métier d’ingénieur méthodes lors d’un stage pendant ses études à l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon. Son diplôme d’ingénieure en poche, elle est embauchée au service méthodes de Pertuy Construction. A chaque nouveau chantier, elle a dû s’imposer pour faire reconnaître ses compétences par les équipes travaux, sceptiques face à une femme ingénieure. «Au fil des années, les équipes travaux ont compris qu’une femme aux méthodes était une richesse», témoigne Sylvie Zwingelstein. Avec l’arrivée de ses enfants, elle a dû aussi prouver que ses responsabilités étaient compatibles avec un temps de travail à 80 %. A partir de 2002, elle se voit confier des chantiers de grande envergure (centre hospitalier de Vesoul, hôpital de Metz) et elle prend la direction du service en 2009. Elle anime le réseau «Mix’in» de Pertuy pour promouvoir la mixité au sein de l’entreprise et s’est rapprochée du réseau «Elles bougent», qui promeut les métiers scientifiques dans les écoles. Elle est fière d’avoir réussi à concilier sa progression de carrière avec sa vie de famille dans un secteur encore très masculin.
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