Travaux routiers Cofiroute aborde une période de grands travaux

-Les bons résultats de 1996 s'expliquent par la hausse des tarifs. -Avec les lancements de l'A28, de l'A85 et, mi-1998, de l'A86 Ouest, Cofiroute arrive au coeur de son programme de travaux neufs.

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Qu'on ne s'y trompe pas ! Si le chiffre d'affaires de Cofiroute a progressé de plus de 7 % l'an dernier et que son bénéfice a connu une progression à deux chiffres pour atteindre 695 millions de francs, ce n'est pas tant parce que le trafic a progressé - au contraire il a légèrement baissé (voir encadré) -, mais bien à cause de l'augmentation des tarifs de péage.

Lorsque l'on sait l'importance des résultats de Cofiroute pour les entreprises de BTP actionnaires - par exemple : 110 millions sur les 400 millions de francs de bénéfices de Colas l'an dernier -, ses perspectives d'avenir deviennent déterminantes. Et cette baisse de trafic, la première qu'ait jamais connue Cofiroute depuis sa création, ne laisse pas d'inquiéter.

Constituer 4 milliards de fonds propres

De 1970 à 1985, suivant la courbe économique de toute concession, Cofiroute a perdu de l'argent. « Puis nous avons commencé à dégager des bénéfices. Mais il faut bien comprendre qu'aux termes de l'avenant que nous avons signé avec l'Etat, nous allons bientôt devoir faire face à de très lourds investissements. Donc, à partir de l'an 2000, nos résultats vont commencer à baisser et cela va durer jusqu'en 2005, où notre résultat devrait être divisé par trois. Cette baisse va s'opérer au moment où les grands travaux se poursuivront. C'est pourquoi il est important qu'avant de chuter, nos résultats progressent. Nos actionnaires le savent bien qui réinvestissent en moyenne 50 % des profits dans la société. Ceci afin de constituer, d'ici à l'an 2000, les fonds propres qui nous permettront de faire face à notre programme d'emprunt », explique le directeur général, Jean-François Poupinel. En effet, si l'endettement de Cofiroute se situe à 7,8 milliards de francs, il passera à 18, voire 20 milliards de francs en 2004, point haut du programme. Le contrat passé avec l'Etat stipule que Cofiroute doit respecter un ratio dettes sur fonds propres inférieur à 5. En clair, Cofiroute doit constituer 4 milliards de francs de fonds propres pour être en mesure de réaliser les autoroutes inscrites dans sa concession.

Trois nouvelles autoroutes

Et c'est justement en 1997 que commence véritablement la grande phase de travaux neufs. Au programme : trois nouvelles autoroutes, l'A85 (Angers-Tours), l'A28 (Alençon - Le Mans - Tours) et le bouclage en souterrain de l'A86 à l'ouest.

Sur l'A85, une première section (Corzé-Vivy) a été mise en service l'an dernier. « Nous allons cette année débuter la partie centrale, à partir de Vierzon-sur-Cher jusqu'à Villefranche ; soit 22 km. Sur l'A28 nous lançons 44 km, en lançant les travaux au nord et au sud du Mans. Les terrassements devraient démarrer cet été », poursuit Jean-François Poupinel qui négocie actuellement avec l'Etat le coût de ces sections. Les premières autoroutes dites « d'aménagement du territoire », car elles sont en rocades et non en radiales sur Paris (1) et qui seront livrées autour de l'an 2000. Quant au bouclage de l'A86 Ouest, le tunnelier a été commandé au fabricant allemand Herrenknecht et les travaux devraient débuter à la mi-1998. Il s'agit donc du « plat de résistance » du contrat passé avec l'Etat qui prévoit la réalisation de 25 milliards de francs de travaux sur dix ans.

LES CHIFFRES CLES

Chiffre d'affaires 1996 : 3,924 milliards de francs (+ 7,4 %), dont 10 millions à l'international.

Résultat net consolidé : 695 millions de francs (+ 15 %).

Total des prélèvements : 1,250 milliard de francs en 1996.

Charges d'exploitation : 10 % du chiffre d'affaires dont 143 millions liés à la « taxe Pasqua ».

Kilomètres parcourus sur le réseau : 7,2 milliards (- 0,7 %).

Investissements d'entretien sur réseau existant en 1997 : 170 millions de francs.

Programme d'élargissement 1997 : 250 à 300 millions de francs.

Investissements en travaux neufs : les montants pour A28 et A85 sont en cours de négociation avec l'Etat ; l'A86 Ouest est estimé à 11 milliards de francs.

TRACE : En 1997, les travaux débutent au nord et au sud du Mans. C'est l'une des trois opérations que lance Cofiroute.

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