Tour de France des opérations nommées à l'Equerre d'argent 2011 (5/9)
Etape du jour : le siège de La Banque postale à Paris (6e), réalisé pour Poste Immo/SCI Tertiaire Saint-Romain par l’Atelier d’architecture Chaix et Morel et associés.
Jean-Charles Guézel
La Banque postale a pris possession le 16 février dernier de son nouveau siège parisien de 23.000 m2, situé rue de Sèvres (VIe). Une opération architecturalement et techniquement complexe, menée respectivement par l'Atelier Chaix & Morel et Associés et l'entreprise générale Bouygues Bâtiment Ile-de-France rénovation privée.
Avec la remise des clefs de l'opération à La Banque postale par l'Atelier d'architecture Chaix & Morel et Associés, c'est un chantier de rénovation hors normes qui s'est achevé le 16 février 2011 à Paris (VIe). Hors normes par le montant des travaux (73 millions d'euros HT), par sa durée (30 mois) et par sa complexité. « Le défi était double, explique François Thévenet, directeur adjoint travaux chez Bouygues Bâtiment rénovation privée. D'une part, le fait d'intervenir dans un îlot particulièrement hétéroclite du point de vue architectural et, d'autre part, le faire sans que cela entraîne l'arrêt des activités de l'occupant des lieux : La Banque postale. Cette contrainte a exigé une grande rigueur dans le phasage des opérations et la programmation du déménagement des services. »
Situé à l'angle des rues de Sèvres, Saint-Romain et Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, l'îlot rénové regroupe quatre périodes distinctes : 1732 pour l'hôtel de Choiseul-Praslin, un prestigieux espace de réception restauré à l'identique (façades, décors intérieurs...) sous le contrôle des architectes des Bâtiments de France ; 1886 pour l'ancienne Caisse nationale d'épargne, destinée à accueillir le siège de La Banque Postale dans les étages supérieurs, ainsi qu'un centre de tri en sous-sol et en rez-de-chaussée ; 1950 et 1970 pour le reste des bâtiments, notamment celui situé rue de Sèvres qui abrite le bureau de poste principal du VIe arrondissement, un centre de conférences (auditorium de 200 places), ainsi qu'une partie des bureaux du siège.
Absence d'équipement en terrasse
Quatre époques architecturales mais un point commun : l'inadaptation des bâtiments aux techniques modernes de climatisation, « d'autant qu'il était exclu d'installer la moindre machine en terrasse », précise Olivier Fromenteau, directeur adjoint travaux chez ETDE (l'entreprise en charge du lot chauffage, ventilation, climatisation et désenfumage). Au final, la seule possibilité qui s'offrait était de loger vaille que vaille la quasi-totalité des équipements de production thermique, frigorifique et aéraulique aux niveaux R-1 et R-2, dans des locaux spécialement réalisés à cet effet. « Et cela sans attendre la fin du gros œuvre, ce qui a encore accru les difficultés de manutention », ajoute Olivier Fromenteau.
Hormis les importants travaux menés en sous-sol, parmi lesquels la création d'un parc de stationnement, la partie la plus impressionnante de ce gros œuvre a sans doute été la réfection complète de l'immeuble 1970 de la rue de Sèvres, avec remplacement des façades porteuses. Réalisé dans le but de conserver la hauteur initiale de l'ouvrage, sauvant ainsi des centaines de mètres carrés qui auraient été perdus si l'immeuble avait été rasé et reconstruit (avec un étage de moins) dans le respect des règles actuelles, ce chantier complexe (contreventement provisoire...) s'est soldé par la pose de 2.500 m² de façade double peau ventilée mise au point avec le fournisseur Kyotec Group.
Bien qu'il ne s'agisse que d'une restructuration, l'opération La Banque Postale a été certifiée HQE (référentiel de 2006) avec mention « très performant » sur les cibles « Relation du bâtiment avec son environnement immédiat », « Impact environnemental du chantier », « Gestion des déchets d'activité », « Maintenance et pérennité des performances environnementales » et « Confort hygrométrique ».
Article publié dans Lemoniteur.fr du 18 fevrier 2011
Palmarès
Le prix d’architecture de l’Equerre d’argent 2011 a été décerné le 28 novembre par le Groupe Moniteur à la rénovation de la tour de logements Bois-le-Prêtre à Paris (17e), réalisée par l'architecte mandataire Frédéric Druot, associé à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal pour le compte de Paris Habitat.
Une Mention a été attribuée au groupe scolaire intercommunal Casarès-Doisneau à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), réalisé par l’agence AAVP Architecture (Vincent Parreira, Elise Reiffers, Thomas Rault) pour le compte des Villes de Saint-Denis et d’Aubervilliers.
Chiffres1920 kW e capacité de production d'eau chaude
Cette puissance de chauffage est assurée par deux échangeurs de 960 kW reliés au réseau de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU).1370 kW e capacité de production d'eau glacée
En l'absence de connexion au réseau de froid urbain, l'eau glacée nécessaire à la climatisation est produite par un groupe de 1.110 kW opérant pour l'ensemble du site, et par deux groupes de 240 kW destinés aux locaux informatiques et à la salle de marchés.770 émetteurs pour le chauffage et la climatisation
Un dispositif essentiellement constitué de plafonds rayonnants mais comprenant également 133 ventilo-convecteurs, dont 45 de type extra-plat (20 cm) intégrés dans les planchers de l'hôtel de Choiseul-Praslin.
Fiche techniqueMaîtrise d'ouvrage : Poste Immo / SCI Tertiaire Saint-Romain.
Promoteur : Bouygues Immobilier.
Maîtrise d'œuvre : Atelier d'architecture Chaix & Morel et Associés, architectes
Maîtrise d'œuvre d'exécution : SLH Ile-de-France.
Désamiantage : CSB.
AMO : Iosis ; Tribu (HQE).
BET : Geciba (structures) ; RFR (façades) ; Inex (fluides) ; Systal (cuisine), Acces (coordinateur SSI) ; Acoustique et Conseil (acoustique).
CSPS : Elan.
Economiste : AEI.
Bureau de contrôle : Bureau Veritas.
Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France rénovation privée.
Surface (PC) : 23.027 m² HON.
Coût des travaux : 73 millions d'euros HT (valeur octobre 2008).