Toulouse Entretien avec Pierre Cohen, Député-maire « Un projet urbain ambitieux et cohérent »

Quelle inflexion souhaitez-vous donner à la politique de la ville en matière d’urbanisme ?

Un constat s’impose. Toulouse, depuis de nombreuses années, s’est construite à la manière d’un puzzle, sans plan d’ensemble. Il s’agit trop souvent d’une caricature d’urbanisme. Je souhaite avant tout donner une cohérence à ce développement, mettre en œuvre un véritable projet urbain. Ce qui implique une réflexion quartier par quartier. Nous avons encore quelques belles opportunités qu’il ne faut pas gâcher : l’aménagement du quartier Matabiau, autour de la gare, le secteur Montaudran, l’aménagement du centre-ville, ou la ZAC de la Cartoucherie. En ce qui concerne ce dernier dossier, je souhaite que l’on revoie le projet d’aménagement qui pêche à mon sens par une trop grande banalité…

En matière d’équipements, quels investissements vous paraissent prioritaires ?

Nous avons quelques déficits. Je souhaite par exemple faire de Toulouse une « ville éducative ». Il existe des besoins importants en matière scolaire. Dès le budget 2009, nous allons ainsi lancer un grand plan de réhabilitation des écoles. Avec l’appui du département et de la région, nous comptons par ailleurs donner une impulsion nouvelle au projet campus. La ville du XXIe siècle devrait se structurer à la manière d’un campus universitaire, en organisant le logement, les établissements d’enseignement et de recherche, les activités économiques, les transports… Nous allons entre autres créer une Maison internationale de la recherche, qui ait vocation à devenir un équipement emblématique de cette ambition.

Toulouse était candidate au titre de capitale européenne de la culture en 2013. Quels projets auraient pu être liés ?

Il s’agissait bien évidemment pour nous d’un enjeu essentiel. Nous voulons développer un véritable « arc culturel », en rive droite de la Garonne, à partir des équipements déjà existants tels le musée des Abattoirs, la galerie du Château-d’Eau. Nous projetons de créer une salle dédiée à la danse, une grande galerie fédérant les musées de la ville. Une étude technique va par ailleurs être lancée pour la réalisation d’un auditorium à la pointe de l’île du Ramier.

Les transports constituaient un élément fort de votre programme. Quelles sont les perspectives dans ce domaine ?

Nous souffrons d’une offre insuffisante de transports en commun. Deux lignes de métro et une ligne de tram, en construction, ne permettent pas de régler le problème. Nous voulons développer une offre diversifiée : nouvelles lignes de trams, maillage du réseau bus, navettes circulaires… Mais la mise en œuvre de celle-ci demeure naturellement tributaire de nos capacités financières. Les assises de la mobilité que nous avons organisées ont permis à cet égard de faire remonter les attentes des habitants. L’ensemble de ces réflexions doit nous permettre de rédiger un nouveau plan de déplacements urbains avant la fin 2009.

Vous présidez également la communauté d’agglomération que vous souhaitez transformer au 1er janvier 2009 en communauté urbaine. Pourquoi ?

Toulouse est en panne par rapport à son impact sur le plan national et international. L’intégration de compétences nécessaires pour rayonner et être attractif, fait passer par la communauté urbaine. On ne peut plus faire fonctionner des villes juxtaposées avec une omniprésence de Toulouse. Il faut montrer qu’il y a une métropole qui s’articule autour d’une gouvernance pour les territoires, les services et les habitants. Sans oublier les moyens supplémentaires qui vont avec.