Tignes : 800 millions de francs d'investissements
romain hugon, remi cambau, patrice drouin
La station se préoccupe depuis plusieurs années de la réhabilitation du parc immobilier touristique. Dès 1991, des études ont été diligentées par la commune, la Société des téléphériques de la Grande Motte, la Compagnie des Alpes. En 1994, l'Arbre (Association pour la rénovation des bâtiments et la réhabilitation de leur environnement) a réhabilité un appartement témoin. Des initiatives privées d'agents immobiliers ont permis la réhabilitation de quelque 200 appartements. Toutes ces initiatives ont aussi montré les limites de la volonté des propriétaires à investir de manière autonome. C'est pourquoi l'initiative du département d'engager une action concertée de réhabilitation a été accueillie très favorablement, et la commune s'est portée volontaire le 23 mai 1996.
Le dossier, réalisé avec le concours de l'Association savoyarde d'aménagement, de développement et d'aide aux collectivités (Asadac), a, de ce fait, pu être rapidement établi « en fédérant les énergies et les moyens de tous les acteurs de la station », souligne Pascal Jacottin de Tignes Développement, et les premiers travaux devraient être engagés dès cette année. Il définit et chiffre les objectifs poursuivis : reconquête et modernisation du parc immobilier, organisation et valorisation du territoire touristique, réorganisation du management de la station (engagée dès 1996).
La synthèse des investissements à engager de 1996 à 2001 représente 800 millions de francs, dont 475 millions pris en charge par le secteur privé. La seule réhabilitation des appartements, des communs et du logement social est estimée à 220 millions de francs pour le secteur du BTP qui est aussi intéressé par le réaménagement urbanistique de la station (environ 125 millions de francs).
En regard, l'étude évalue entre 350 et 400 millions de francs le chiffre d'affaires supplémentaire généré annuellement par la reconquête des parts de marché.
Le projet de l'architecte Christian de Portzamparc vise à restituer la grandeur du site dans sa simplicité, quelque peu contrariée par les développements disparates de la station. L'intervention se focalise sur l'aménagement d'une croisette-promenade surplombant et bordant le lac, selon un arc redessiné et suffisamment affirmé pour restituer la lisibilité du site. La circulation automobile sera par ailleurs profondément modifiée : la création d'un parking et le percement de deux tunnels clarifieront l'accès aux différents quartiers, tout en contournant le front de neige réservé aux piétons. Au coeur de ce système, une place jardin sera aménagée. Un nouveau bâtiment (ci-contre à droite) sera construit à côté de l'hôtel « Le refuge », au barycentre du cirque. Chaleureux et rustique, ce bâtiment mettra en communication la place basse du parking et le niveau haut de la croisette-promenade.
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