Suez et GDF renoncent à Distrigaz
Defawe Philippe
Pour faire approuver leur fusion par Bruxelles, les groupes Suez et GDF ont corrigé leur copie en renonçant notamment à la filiale de Suez Distrigaz.
"Le nouveau groupe cèderait la participation détenue par Suez dans Distrigaz", indiquent Suez et GDF dans un communiqué commun.
"Toutefois, il disposerait de 70 térawatts/heure (TWh) fournis à partir de contrats d'approvisionnement à long terme détenus par Distrigaz. Il sécuriserait ainsi les besoins d'approvisionnement gazier d'Electrabel pour alimenter ses centrales et fournir ses clients", précise le communiqué.
Les deux groupes proposent aussi d'accroître la part détenue dans le terminal de Zeebrugge, "l'un des plus grands terminaux européen, de 51 à 60%", conservant ainsi un site-clé, mais proposent de lâcher du lest sur les autres infrastructures belges.
Concernant les infrastructures régulées en Belgique, regroupées dans Fluxys, le nouveau groupe baisse sa participation à 45% contre 57% actuellement pour Suez, cédant la différence aux communes belges, a précisé un porte-parole de Suez.
En revanche, les groupes ne proposent plus de ventes de volumes de gaz, les "gas release", alors qu'ils l'avaient fait dans leur première série de propositions. Les groupes proposaient de céder l'équivalent de "50 térawatts/heure".
"Pour compenser les cessions de volumes de gaz supplémentaires dans le cadre de la cession de Distrigaz, les +gas release+ ne sont plus proposés", a déclaré à l'AFP une porte-parole de Suez.
Au total, les groupes proposent de se séparer de 141 Twh de gaz, sur un total (Suez + GDF) de 1.100 TWh. Les propositions du 20 septembre aboutissaient à des cessions de 105 Twh. Désormais, l'intégralité des cessions de gaz repose sur Suez alors que GDF devait en supporter une partie dans les propositions initiales.
La proposition de céder la participation de 25,5% de GDF dans le deuxième électricien de Belgique, SPE, est maintenue.
Les autres propositions faites le 20 septembre sur les infrastructures et les réseaux de chaleur "sont maintenues".
Ces propositions arrivent après les "tests de marché" effectués par les autorités européennes et les observations des concurrents des deux groupes sur l'impact qu'aurait leur fusion sur la concurrence.
Les discussions avec la Commission européenne sont désormais "terminées", annoncent les groupes qui précisent que "ces engagements sont pleinement compatibles avec leur projet industriel dont l'actualité et l'intérêt sont confirmés".
Le 20 septembre, Suez et GDF avaient fait une première série de propositions en réponse aux griefs exprimés par la Commission le 18 août.
La Commission a jusqu'au 24 novembre pour rendre sa décision.