Strasbourg-Kehl: la fin d'une idylle transfrontalière
DEVIGE-STEWART Thierry
Les élus de Kehl viennent d'adopter une position ferme vis à vis de leurs homologues strasbourgeois, suite à la présentation, il y a quelques jours, des nouveaux plans du jardin des deux rives par Fabienne Keller et Robert Grossmann, respectivement maire et président de la communauté urbaine de Strasbourg.
Si elle réitère son intention d’organiser conjointement le festival des arts paysagers (Landesgartenschau) et l’aménagement du jardin des deux rives, la motion municipale adoptée à l’unanimité moins deux abstentions dresse un double constat.
Un : les nouveaux plans s’éloignent sensiblement de la version d’origine du paysagiste Rüdiger Brosk, lauréat du concours transfrontalier. Les allemands critiquent l’abandon du périmètre circulaire et de l’unité du premier projet. Ils constatent amèrement la réduction de moitié de l’emprise du parc, côté français. Pire, Kehl regrette "que l’ambition originelle de Strasbourg de développer son urbanisme vers le Rhin ne soit plus présente dans le nouveau projet, qui se contente d’aménager des espaces verts".
Deuxième constat : la partie strasbourgeoise ne propose aucune répartition du financement, ni aucun délai, ce qui rend de plus en plus improbable le respect d’un calendrier qui prévoit le lancement des appels d’offres au plus tard en février 2002. Kehl a logiquement répondu en invitant la ville et la communauté urbaine de Strasbourg à reprendre la maîtrise d’ouvrage. Mais la réalisation du projet semble d’autant plus compromise que la commune de Kehl entend soumettre le déplacement de la passerelle à un référendum local dont les résultats négatifs ne semblent guère faire de doutes.