Sécurité et nouvelles glisses
romain hugon, remi cambau, patrice drouin
Depuis Noël, la polémique sur la sécurité des pistes de ski s'est singulièrement envenimée à la suite d'une dizaine d'accidents mortels, dont deux par collision. Marielle Goitschel, l'ancienne championne olympique, est montée au créneau en réclamant notamment la mise en place de « gardiens des neiges ». Une idée qui a fait son chemin dans certaines stations, dont Val-d'Isère qui a décidé de détacher six pisteurs pour jouer le rôle de « patrouilleurs ». Même les partisans de la prévention conviennent de la nécessité de faire quelque chose afin d'améliorer la sécurité de skieurs qui vont de plus en plus vite sur des pistes presque trop bien damées. « C'est vrai, l'aménagement de véritables boulevards a pour effet pervers d'accélérer la vitesse de la plupart des skieurs », reconnaît volontiers Jean-Pierre Calvet, directeur de la station d'Avoriaz. Avant d'ajouter : « Nous réfléchissons actuellement au meilleur moyen de supprimer les croisements de pistes et de freiner les skieurs à l'arrivée des pistes, espace où les risques de chutes et surtout de collisions sont les plus importants. »
« Nous allons devoir repenser une partie de notre domaine skiable et, en particulier, réintroduire des obstacles, des talus, des bosses afin de freiner de manière drastique la vitesse des pratiquants de sports d'hiver », affirme pour sa part Gérard Richerand, directeur de la Régie des pistes de Tignes. « Cet été, une vingtaine de personnes vont réaliser des terrassements spécifiques dans ce sens, ajoute-t-il. Nous allons consacrer 4 à 5 millions de francs à cet effet. »
La station de Courchevel estime que la présence de plus en plus importante de surfeurs - le mot exact, paraît-il, est snowboarders - et de carvers (les pratiquants du ski parabolique) ne devrait pas entraîner l'apparition d'espaces réservés. La coexistence entre les différents types de glisse a toutes les chances de demeurer pacifique, les surfeurs n'étant pas, semble-t-il, plus dangereux que les autres. « Ce qui ne nous empêche pas d'aménager, d'ores et déjà, un vaste espace voué aux nouvelles glisses et au ski de demain », explique Jean-Louis Léger, directeur de l'office du tourisme de Courchevel. Station qui devrait consacrer, l'été prochain, près de 10 millions de francs au remodelage de certaines pistes en vue de créer, en dur, des dunes, des canyons, des creux, des toboggans, etc. qui feront le délice des snowboarders et des skieurs... classiques.
PARCOURIR LE DOSSIER