SAVOIE/HAUTE-SAVOIE Le bois rétifié opérationnel pour le bâtiment

Un brevet et une société stéphanois

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Les premiers chantiers utilisant du bois rétifié font leur apparition dans les deux Savoie. Pierre Clert, menuisier-ébéniste à Lanslevillard, vient d'utiliser ce bois pour la première fois pour la restauration d'une maison ancienne à Bonneval-sur-Arc. « On a utilisé 1,5 m3 de pin d'essence locale rétifié pour refaire trois balcons. La rétification donne au bois un air ancien, qui va bien sûr une vieille maison. En plus, c'est un bois très sec, adapté à nos climats. Seul inconvénient, il faut faire attention en le travaillant, car il est plus cassant que le bois ordinaire. » Une autre maison à Lanslevillard va être équipée de portes et de volets en sapin rétifié.

A Courchevel, un chalet est doté d'un plancher de 300 m2 en bois rétifié. « Je pense que ce bois a un bel avenir devant lui, estime Michel Valla, P-DG de Rétibois, entreprise de rétification du bois créée à Saint-Etienne fin 1998. Pour 2000, notre volume d'affaires a progressé de 25 %. »

Rétibois est la seconde entreprise créée en France pour la rétification du bois, après HTT à Soustons. Le démarrage de Rétitech à La Rochelle devrait suivre cette année. Trois autres implantations sont prévues à Rodez, Epinal, et Lille.

René Guyonnet, chercheur à l'Ecole des mines de Saint-Etienne, a mis au point ce procédé. Les brevets, déposés en 1985, sont rachetés depuis 1995 par la société Now (Saintes), qui a engagé le transfert de technologie entre la phase expérimentale et la phase industrielle. Les applications pour le BTP sont multiples : de la maison à ossature bois au mur acoustique autoroutier...

« Les clients sont sensibles au caractère écologique du traitement du bois, qui ne nécessite aucun additif chimique », précise Michel Valla. Un argument qui pèsera dans l'avenir du bois rétifié.

Traitement thermique

La rétification consiste en un traitement thermique du bois (pyrolyse sous atmosphère inerte), qui le rend plus stable, résistant à l'humidité et aux champignons, comme un bois imputrescible. La plupart des essences peuvent être traitées, pour un coût qui tourne autour de 120 francs/m2 (18,29 euros) en fonction de l'épaisseur du bois.

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