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Saint-Dizier Une ville éclatée se recompose en douceur
-La déviation du trafic de transit en 2000 conditionne le projet. -Le patrimoine va sortir de l'ombre.
JOCELYNE AUBERT
Première ville haut-marnaise avec ses 36 000 habitants et sous-préfecture, Saint-Dizier souffre d'une image parasitée par un urbanisme anarchique - mélange historique d'urbain et de rural -, une absence d'un véritable centre, des quartiers épars et contrastés, démembrés par la RN4 à trafic intense. « On traverse Saint-Dizier, mais on ne la voit pas », déplore l'architecte-urbaniste parisien Jean-Paul Deschamp, en charge du dossier de revitalisation du centre bragard. « La ville est défigurée par trois balafres : un fleuve, un canal rectiligne et une voie ferrée », ajoute Mohamed Sahli, directeur des services techniques associés à la conception et chargés de mettre en oeuvre les orientations retenues par le tandem maire-architecte.
Pour la municipalité, menée par François Cornut-Gentille, « il est temps d'agir pour la rénovation du centre-ville qui se dépeuple et se dégrade, pour qu'il devienne un élément constitutif de l'identité de la ville, tout en impliquant la population afin qu'elle se réapproprie sa cité ». Objectifs : développer l'attractivité commerciale, réhabiliter les logements inoccupés, faciliter la circulation et le stationnement, créer des lieux de convivialité et révéler le patrimoine historique bragard, dans la cohérence et sans heurt.
Les projets tendant à transformer la place Aristide-Briand en une véritable place centrale devant l'hôtel de Ville seront l'élément déclencheur de cette politique. Leitmotiv : du doigté pour ne pas traumatiser les habitants, du pragmatisme pour recréer un environnement propice à l'économie et à l'emploi. Une première phase de travaux va démarrer.
Par ailleurs, la construction d'un ensemble résidentiel, commercial et professionnel (Shon 8530 m2), rue de Vandeul, assorti d'un parking de 194 places, doit structurer et délimiter le nouveau périmètre de la place.
Réorganiser les voies de circulation
Tenant compte de l'impact futur de la déviation sud de Saint-Dizier (ouverture en l'an 2000), le projet d'ensemble s'articule sur l'organisation d'une nouvelle hiérarchie des voies de circulation. Le schéma, volontairement évolutif, ne propose aucune solution irréversible et doit s'adapter progressivement aux besoins des usagers. Priorité est donnée aux piétons sans pour autant exclure l'automobile.
L'ordonnancement des rues et des places doit être amélioré par un nouveau mobilier urbain, un éclairage approprié, des plantations, un traitement coloré des sols (type granit, grès...), un élargissement des trottoirs et une reconfiguration du stationnement. Exit le stationnement en épis. L'aménagement général de la voirie, dont la programmation reste à définir, est estimé à 51 millions de francs.
Axe fort du programme, le patrimoine doit sortir de l'ombre où il est confiné. Pour ce faire, François Cornut-Gentille n'exclut pas de « casser certains murs pour restaurer des espaces et des perspectives ». Ainsi, les remparts, vestiges de la place forte que fut la cité bragarde au XVIe siècle, doivent sortir de leur discrétion pour devenir lieu de promenade, après réaménagement et extension du parking. Coût de l'opération, prévue pour 1999 : 2,5 millions.
D'ores et déjà, la ville donne le ton en engageant, cette année, le ravalement de l'hôtel de ville (1,5 million), du théâtre (1 million) et de la statue commémorative du siège de 1544 (0,1 million), la mise en valeur des petites halles (0,3 million), la rénovation intégrale du marché couvert (1 million), le ravalement de l'école Gambetta (0,5 million).
Dès 1998, doivent être lancées la rénovation de la piscine (5 millions en deux phases), l'agrandissement et la restructuration de l'école de musique (11 millions).
Une offre de logements diversifiée
Dernier volet du plan : le logement. Tout d'abord, des mesures financières doivent inciter les particuliers à procéder au ravalement des façades d'immeubles souvent inoccupés, conformément au guide élaboré par l'architecte Francis Morillon.
Elément patrimonial majeur mais dégradé, la maison Mougeot, propriété du Crédit immobilier, rue de la Victoire, fait l'objet d'une étude de réhabilitation de la maison principale et de construction d'un bâtiment d'habitation, en retrait du square Winston Churchill. Une partie des caves voûtées pourrait être restaurée et reliée au musée dont l'extension est envisagée.
La construction de petits immeubles locatifs de volumétrie traditionnelle dans l'ancien quartier des Pressoirs, de logements de standing sur l'îlot Renan, le développement du secteur pavillonnaire de l'Etang Rozet doivent compléter l'offre de logements. Le projet, estimé globalement à une centaine de millions de francs est échelonné sur cinq ans. Intégré au contrat d'objectifs urbains, il bénéficie d'ores et déjà du concours financier du conseil général de la Haute-Marne, par le biais du fonds d'aide aux villes. Le contrat triennal assure une dotation annuelle de 2,86 millions de francs.
PHOTO : 1 : François Cornut-Gentille, Maire de Saint-Dizier
2 et 3 : Ci-dessous, état actuel de la rue du docteur Mougeot, et image de synthèse du projet d'aménagement de ce quartier.
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