"Rudy le flamboyant!", par Jacques-Franck Degioanni
Defawe Philippe | le 25/04/2006 | France , Culture, Culte, Prix d'architecture, Bouches-du-Rhône
Les paris étaient ouverts : Patrick Bouchain, Odile Decq, Jacques Ferrier, Yves Lion? Au final, c'est Rudy Ricciotti (53 ans) qui a raflé la mise et a été proclamé Grand Prix national d'architecture 2006.
Flambeur, hâbleur, provocateur, écorché vif : autant de clichés qui collent à la peau du tout nouveau lauréat et qui occultent trop souvent le travail d'artisan - voire d'orfèvre en architecture - qui est le sien. Stadium de Vitrolles (1994), villa Lyprendi de Toulon (1998), restructuration de l’Abbaye de Montmajour à Arles (2000), etc.
Né à Alger, grandi à Marseille, installé à Bandol (Var), Ricciotti incarnerait donc "la flamboyance et l'engagement total", pour reprendre les termes employés par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, pour qualifier le parcours de l'architecte...
Les écrivains, on le sait, espèrent et redoutent à la fois de se voir décerner le Prix Goncourt qui en a stérilisé plus d'un. Souhaitons au "lauréat de la plus haute distinction qui couronne, en France, le parcours professionnel de l’un des architectes qui font notre fierté" (RDDV dixit), de conserver intacts son talent et sa fougue : "Aux maîtres d'ouvrage il faut dire qu'il n'y a pas que du sexe en architecture mais qu'il y a aussi de l'amour. De fait, dans une période pornographique comme aujourd'hui, la demande amoureuse d'architecture, c'est-à-dire d'intelligence, est peu exprimée." (Rudy Ricciotti, dans Le Moniteur du n°5237 du 9 avril 2004, page 20)
Jacques-Franck Degioanni est Chef de rubrique "architecture" au service "architecture-technique" du Moniteur.