ROUTES Des résultats meilleurs que prévu
GUILLAUME DELACROIX
Deux ans après un exercice très difficile, les majors de la route ont tous enregistré en 1998 des croissances significatives, grâce à une commande publique correcte, et à de belles performances à l'international. « Nous avons retrouvé en France une légère croissance, et une profitabilité voisine de la normale », déclare Jean-Claude Roude, P-DG d'Entreprise Jean Lefebvre (groupe GTM), dont le chiffre d'affaires a progressé de 14,6 % en 1998 (à 13,5 milliards de francs). Pour la SGE, Eurovia aura été « l'un des principaux vecteurs de développement » du groupe, avec un chiffre d'affaires stable de 10,2 milliards de francs. Chez Eiffage, SCR-Beugnet a connu une hausse d'activité de 2 % par rapport à 1997, à 5,5 milliards en dépit d'un mauvais second semestre. Loin devant, Colas (groupe Bouygues) a approché les 30 milliards de francs, soit une progression de 9 %.
Prudence pour 1999
Globalement, la hausse de l'activité s'est établie en France à 2,8 %. Selon François Prévost, qui succède à Henri Mouliérac à la présidence de l'Union des syndicats de l'industrie routière française (Usirf), « l'année aura été satisfaisante, dans la mesure où la baisse d'activité est enrayée. Toutefois, nos prévisions pour 1999 sont attentistes, en raison de la poursuite de la baisse des crédits d'Etat, et ce en dépit de l'effort consenti pour l'entretien des routes ». En comptant les fonds de concours des régions, l'Usirf s'attend à une baisse de 14 % des crédits d'investissements, qui ne devrait pas être compensée par la hausse de la commande des collectivités locales et des clients privés, évaluée, elle, à 3 %. Car si le budget de l'entretien croît de 5 % en 1999, les travaux neufs chutent « de façon catastrophique ».
« Une fois de plus, les entreprises de routes sont fragilisées, alors qu'elles avaient relancé des embauches de personnel ! Après un premier trimestre très mauvais (-5 % par rapport aux trois premiers mois de 1997), nous sommes prudents pour l'exercice en cours », indique François Prévost. « Impossible de faire des prévisions à la hausse », complète Bruno Tabarié, P-DG de SCR-Beugnet. « Nos carnets de commandes sont très courts, et l'intervention globale de l'Etat sur la route est en baisse, sans compter son effet de levier sur les contrats Etat-régions ! La route va mieux qu'en 1996, mais la compétition peut revenir très vite. »
PHOTO : C'est le chantier autoroutier de l'année. L'A20 qui reliera bientôt Vierzon à Montauban, via Brive-la-Gaillarde et Cahors, est réalisée sous maîtrise d'ouvrage de l'Etat au nord de Brive, et d'ASF au sud. Cet axe Paris/Toulouse baptisé l'Occitane aura fait travailler tous les grands routiers français. Avec des travaux diversifiés, du blanc et du noir. En 1998, 309 km d'autoroutes ont été mis en service en France, 139 km le seront en 1999. Dernier gros chantier : l'A89 Bordeaux/Clermont-Ferrand.
CHIFFRES CLES :
1448 entreprises
47,4 milliards de francs (CA 1998)
73 661 salariésr
Alain Dupont P-DG de Colas (groupe Bouygues)« Les résultats dans la route en France ont été meilleurs que prévu en 1998. Mais les perspectives de travaux neufs s'amenuisent, ce qui est dommageable pour l'économie. Car la route est indispensable au fret, qui doit être réalisé sans rupture de charge, et à l'heure où les marchandises sont de plus en plus légères, de plus en plus emballées, et de plus en plus rapides à transporter. Ainsi, je considère que le gouvernement actuel est trop focalisé sur les transports collectifs, qui restent insuffisants pour assurer l'aménagement de notre territoire. »
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