Rouen retrouve son beffroi
DEGIOANNI Jacques-Franck
Le beffroi Renaissance de Rouen, l'un des emblèmes de cette ville avec son "gros horloge", accueille de nouveau le public à partir de dimanche après une quinzaine d'années de fermeture pour travaux. Cet ensemble, qui comprend aussi une fontaine et l'échoppe du gouverneur-horloger, enjambe, grâce à une voute, la rue du Gros horloge qui est la principale artère de Rouen depuis l'époque romaine. En mauvais état, il avait été fermé en 1991 pour des raisons de sécurité. Ce beffroi fut le premier monument civil dans une ville couverte d'édifices religieux au Moyen-Age. "Dès son origine, il représente l'émergence d'un pouvoir civil et communal face au pouvoir écrasant de l'Eglise", explique Laure Leforestier, maire-adjointe chargée du patrimoine, en rappelant que Victor Hugo avait baptisé Rouen "la ville aux cent clochers".
Selon l'horloger Dominique Charlet qui l'a restaurée, l'horloge, dont le mécanisme date de 1389, est la deuxième d'Europe à avoir sonné les quarts d'heure. Elle comprend deux cadrans et un semainier actionnés par des mécanismes complexes qui sont en parfait état de fonctionnement. La visite de l'édifice rénové se déroulera selon une scénographie visant à raconter sa place dans l'histoire de Rouen et comprenant douze séquences correspondant aux douze heures du jour. Par un escalier de 145 marches, le visiteur pourra accéder au sommet du beffroi qui offre une vue panoramique sur la ville médiévale avec ses toits d'ardoise et ses clochers.
AFP