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Roubaix Refaire la ville grâce aux commerces
-La ville veut réinventer son centre-ville en faisant venir hypermarché et magasins d'usines. -Un schéma de réaménagement urbain accompagne ces implantations.
C'est l'opération de la dernière chance. La désertification commerciale du centre-ville de Roubaix est à l'image de la profonde crise économique et sociale que connaît la ville. Celle-ci n'a d'ailleurs jamais eu un centre-ville très attractif commercialement, même au temps de sa plus grande prospérité.
Dans ce contexte, l'opération de reconquête commerciale annoncée par René Vandierendonck, le maire, fin 1996, fait figure de défi. Il s'agit de l'implantation, en 1999, d'un complexe de magasins d'usines de 15 000 m2, porté par le spécialiste Mac Arthur Glen, sur le site de « Roubaix 2000 », un ancien centre commercial en friches, à 400 m de la Grand-place, et de la création d'un centre commercial donnant sur la Grand-rue et l'avenue des Nations unies, organisé autour d'un hypermarché Géant Casino de 8 000 m2.
Par cet électrochoc René Vandierendonck ambitionne de redonner à sa ville un rôle de pôle urbain, doté d'une attractivité correspondant à son poids (100 000 hab). Et de faire revenir une population de classe moyenne dans le centre de Roubaix.
Cette stratégie urbaine et nécessairement globale est le fruit de trois ans de travail et de réflexion. Elle se décline sur plusieurs volets, l'habitat, les transports en commun (le métro est en cours de réalisation), le développement économique et l'emploi (la zone franche couvre le centre-ville), la fiscalité. Ainsi, Roubaix a voté une baisse de 37 % de sa taxe d'habitation qui était à un niveau dissuasif, pour attirer de nouveaux habitants. Et c'est la cohérence de ce plan qui a permis de convaincre des investisseurs, la revitalisation commerciale étant la clé de voûte de l'ensemble.
« Leur intérêt n'a pas été immédiat, il a fallu des mois de contact pour les intéresser », explique Bertrand Delannoy, directeur général de la SEM "ville renouvelée", outil commun des villes du versant nord-est de la métropole lilloise, qui a joué un rôle de cheville ouvrière dans le montage des opérations. La décision de Mac Arthur Glen en 1996 de « parier Roubaix » a été un élément décisif.
Opérations liées
L'intérêt affiché par le soldeur a précipité la décision de Casino associé 50/50 à Gerec. La ville a tout de même lancé, en 1996, une consultation restreinte sur la base d'un cahier des charges précisant notamment les sites, les principes d'aménagement et de fonctionnement, et les modalités de gestion. Pour Roubaix 2000 ont répondu, outre Mac Arthur Glen, Marques Avenue et le groupe Dalle qui possède déjà un centre de solderie en périphérie de Roubaix. Pour l'îlot Hôtel des ventes, le projet de Casino a été retenu face à ceux de Match et de Continent.
En effet, la volonté de la mairie d'intégrer l'opération au centre-ville impose que le centre ait six accès, que les commerces de la Grand-rue puissent « se retourner » vers le mail piétonnier qui traverse le centre, et enfin que les lignes de caisse de l'hyper soit du côté de la Grand-rue, et non pas du côté de l'avenue des Nations unies, voie principale d'accès automobile. Enfin, les parkings, qui surplomberont l'entrée de l'hyper, seront payants. Casino, qui mise dans un premier temps sur la clientèle attirée par Mac Arthur Glen, ainsi que sur la possibilité de reconquérir les quelque 17 000 actifs qui viennent travailler à Roubaix quotidiennement, a joué le jeu.
Les deux opérations sont liées par un schéma de réaménagement urbain. Points clés : aménagement de la place de la Liberté, « zone 30 » place de la Liberté, Grand rue et rue de Lannoy, création de parkings à proximité de la rue de Lannoy et, enfin, réaménagement du boulevard Gambetta afin d'assurer une continuité entre la place de la Liberté et la rue de Lannoy. Près de 200 millions d'investissements publics sont à engager. C'est essentiellement la communauté urbaine de Lille, partenaire majeur des deux ZAC qui vont être créées, qui les financera.
Les investissements privés sont évalués à 256 millions de francs pour Casino-Gérec et 77 millions de francs pour Mac Arthur Glen. L'objectif est d'ouvrir lors de la mise en service de la ligne 2 du métro en avril 1999.
Entretien Bernard Delannoy Directeur général de la SEM "ville renouvelée"«La SEM "ville renouvelée" joue un rôle d'ensemblier » Quel est le rôle de la SEM que vous dirigez dans ce projet ?
BERTRAND DELANNOY.La SEM joue un rôle d'ensemblier. Le maire de Roubaix a défini l'ambition du projet, redonner une dimension de pôle d'agglomération au centre-ville de Roubaix. Il fallait trouver le concept, viser un type d'équipement commercial différent des centres commerciaux de périphérie, tout proches, et travailler à sa concrétisation avec des partenaires spécialisés.
Quels sont ces partenaires ?
La société roubaisienne SAD, un grand spécialiste des études de marché commerciales, puis le cabinet d'architecte Urbis Causa associé au paysagiste Empreintes pour le projet urbain.
Sur quelles parties du projet serez-vous maître d'oeuvre ?
Sur aucune. Ce n'est pas dans la logique du projet, ni dans celle de notre fonction d'assembleur urbain qui nous éloigne de la culture « rémunération sur le béton ». La SEM réalise déjà 50 % de son chiffre d'affaire en prestations de services. Et les aménageurs privés vont nous confier des missions d'assistance à maître d'ouvrage.
PHOTO : Bernard Delannoy
PLAN : les commerces de la Grand-Rue vont se retrouver sur le mail piéton où donneront les caisses du Casino
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