Réhabilitation du parlement de Strasbourg : un choc de confort pour les eurodéputés
Les 751 députés européens connaîtront une amélioration de leur confort de travail, avant la fin du mandat qui commence ce 25 mai.
Laurent Miguet
La réhabilitation du bâtiment Vaclav Havel, que le parlement a racheté en 2012 au conseil de l’Europe, mettra Strasbourg au niveau de Bruxelles : affectés à l’administration ainsi qu’au médiateur européen sur 5460 m2 de surface utile, les 300 nouveaux postes de travail libéreront, près de l’hémicycle, l’espace nécessaire aux députés et à leurs assistants, à l’issue d’un chantier de 18 mois pour 10 millions d’euros HT.
Le choix de la sobriété
Les travaux devraient démarrer avant la fin de cette année, après le désamiantage engagé fin 2013 par Axium (groupe Lingenheld) et l’aboutissement de l’appel d’offres lancé en entreprise générale. « Nous utilisons pour la première fois ce mode de dévolution, instruits par l’expérience des 25 lots de notre immeuble principal livré en 1998 », précise Luciana Giani, chef de projet à l’unité Projets Immobiliers. Les offres en cours d’analyse proviennent d’entreprises françaises de tailles diverses.
Parmi trois versions de la façade principale, proposées par l’Espagnol Idom Ingeniera y Consultoria, titulaire du contrat cadre de maintenance des bâtiments de l’institution à Strasbourg, le groupe de travail immobilier a choisi la plus sobre : l’idée de ne pas ajouter un nouvel emblème architectural, à l’ombre du siège du conseil de l’Europe, a inspiré les positions prises par l’architecte des bâtiments de France, compétent en raison de la co-visibilité du pavillon Joséphine, monument classé situé au cœur du parc voisin de l’Orangerie. Cette analyse a présidé au choix d’une deuxième peau composée de brise-soleil métalliques, associée à l’isolation thermique par l’extérieur.
Continuité verte
La continuité entre le parc et l’immeuble réhabilité a inspiré le principal geste décoratif : le nouveau bardage vert en béton polymère portera les gravures de feuilles prélevées à l’Orangerie. Ce motif du soubassement se retrouvera en ligne verticale, sur deux parois de la nouvelle cage d’escalier. L’excroissance formée par cette dernière dégage l’espace intérieur du nouveau hall d’entrée sur deux niveaux. La double hauteur se répétera à trois reprises, jusqu’à la toiture terrasse coiffée d’une casquette : signature du bâtiment initial typique des années 1950, cette dernière servira d’espace de détente.
Pour son plus grand chantier strasbourgeois depuis 1998, le maître d’ouvrage a voulu respecter l’architecture d’origine, malgré le caractère « provisoire » de l’œuvre livrée en 1955 par Bertrand Monnet. Cette attitude se traduit dans la fidélité à la ligne horizontale formée par la barre. La mise aux normes parasismiques a suscité des surprises : « Les sondages ont mis en évidence une structure hétérogène », explique Luciana Giani. « La solution consiste à liaisonner les semelles de fondation à l’aide de plats carbones », précise Ricardo Antunez, chef de projets chez Idom Ingeniera y Consultoria.
Sans préjuger de l’avenir à long terme du parlement européen à Strasbourg, la nouvelle jeunesse du bâtiment Vaclav Havel, baptisé en 2012, illustre une tendance déjà affirmée lors du baptême de l’atrium central, qui porte le nom de Bronislaw Geremek : les militants européens issus des nouveaux pays membres trouvent les noms de quelques-uns de leurs plus illustres représentants, dans les murs de leur maison strasbourgeoise.
Un parlementarium à l’étudeLe parlement envisage la construction d’un espace interactif dédié aux citoyens européens : Idom Ingeniera y Consultoria étudie la faisabilité d’un second « parlementarium », après celui de Bruxelles, plébiscité par le public. L’équipement trouverait sa place au niveau inférieur de l’entrée principale de l’hémicycle. A l’intérieur de l’espace de 640 m2, une projection à 360° donne l’impression de se situer au cœur de l’hémicycle.
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