Recyclage des routes : les chiffres manquent à l’appel
Quatre ans après la publication de la loi de transition écologique pour la croissance verte, les objectifs de recyclage des routes au niveau national ne sont que partiellement atteints. A ce jour, il reste encore difficile d’avoir une vision à l’échelle de la France.
Emmanuelle Picaud
Publiée en août 2015, la loi pour la transition écologique pour la croissance verte (TECV) fixait des objectifs de recyclage pour plusieurs domaines de la vie économique, notamment pour les chantiers de travaux routiers.
L’article 79 stipulait ainsi qu’au plus tard en 2020, l’Etat et les collectivités territoriales devaient s’assurer qu’au moins 70% des déchets produits sur les chantiers de construction ou d’entretien routiers dont ils assumaient la maîtrise d’ouvrage soient réorientés ou réemployés. Elle imposait également à ces derniers de réutiliser au moins 60% de la masse totale des déchets qu’ils produisent et à les réemployer dans une proportion d’au moins 30% pour les couches de roulement des enrobés routiers, voire jusqu’à 20% dans les couches de surface.
Objectif partiellement atteint
Quatre ans après la publication de cette loi, où en est-on de ces objectifs ? Dans son bilan environnemental annuel, la fédération Routes de France estime qu’en moyenne, sur l’ensemble du territoire français, le taux de réintroduction des agrégats d’enrobés était de 17% en 2019, tout type de couche routière confondue. C’est 3% de plus qu’en 2015 (13,9%), mais moins qu’en 2018 (18,1%). « De manière générale, nous observons que la tenue des objectifs ne s’est pas significativement améliorée. Elle a même diminué entre 2018 et 2019 », confirme Brice Delaporte, directeur adjoint aux affaires techniques chez Routes de France.
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