Reconversions militaires : des projets émergent

- Les collectivités locales montent leurs programmes et vont occuper des emprises. - L'armée maintient sa présence dans certains sites.

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-Le 19 décembre, le ministère de la Défense a fait état des principales actions régionales menées pour l'accompagnement économique et social des restructurations de la défense. Au nombre de soixante-quinze, elles apparaissent comme un véritable inventaire à la Prévert. On y trouve des projets de reconversion d'emprises, le soutien à la création d'emploi à travers l'intervention des sociétés de conversion comme la Sodie ou la Sofred, des intentions diverses et variées. Mais également des projets de tronçons routiers qui ne doivent rien aux restructurations militaires.

Parmi les mesures prises pour pallier les difficultés futures liées aux reconversions, a été alloué un crédit 2 227 millions de francs : dont 942 millions de francs pour le Fred (fonds pour les restructurations de la défense), 1 282 millions de francs pour les sociétés de conversion, et 750 millions de francs d'aides européennes avec Konver et Feder.

Des conventions de gestion

Conséquence de la réforme de l'armée, des garnisons sont abandonnées (« Le Moniteur » du 26 juillet 1996) et le ministère de la Défense a informé les élus des biens immobiliers qui seront libérés en 1997. Devant la pression de certains d'entre eux pour obtenir des emprises au franc symbolique, le délégué aux restructurations militaires, Thierry Klinger, avait annoncé en novembre la possibilité de conventions de gestion. Elles permettraient aux collectivités de bénéficier de l'usufruit d'un bien immobilier libéré par l'armée sans s'engager dans une acquisition. Aubaine saisie au vol par des collectivités qui investissent ces terrains parfois bien placés pour lancer leurs programmes d'équipements publics.

Des casernes deviennent des universités

Ainsi à Béziers, la commune espère récupérer la caserne Duguesclin par convention de gestion pour y installer des équipements publics et un pôle universitaire. Le projet bénéficiera d'une aide de 2,25 millions de francs au titre de la prime à l'aménagement du territoire. Les projets universitaires ont le vent en poupe : le terrain militaire de Bastillac (7,7 ha), que devrait acquérir la communauté de commune de Tarbes, va pouvoir accueillir une université mais également une zone d'activité. Elle devrait bénéficier d'une aide de 1,1 million de francs de crédits européens et 900 000 francs du Fred, tandis que l'université bénéficiera de 6 millions de francs du Fonds national d'aménagement du territoire.

D'autres emprises devraient connaître une reconversion rapide, comme l'hôpital Baudens à Bourges (organisme à vocation sanitaire et sociale), les 15 ha de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) à Angoulême (zone d'activités) ou les bâtiments libérés par le 71e régiment du génie à Oissel (Seine-Maritime, école de police).

Mais loin des emprises militaires, certaines des soixante-quinze mesures annoncées consistent en un soutien financier de projets en gestation depuis quelques années. Certains sont financièrement portés par le ministère de la Défense, comme le laser Méga-joule attendu au centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine du BARP et qui va bénéficier d'un milliard de francs d'investissement.

Toujours en Aquitaine, le nouvel institut européen de chimie et de biologie de Bordeaux, laboratoire de l'école polytechnique en discussion à la région - qui serait maître d'ouvrage - va bénéficier d'une aide du Fred de 5 millions de francs.

Des emprises réinvesties par l'armée

Le ministère de la Défense a tenu à préciser que « deux tiers des emprises sont encore utiles à l'armée et qu'il n'y a pas forcément libération car certains lieux vont permettre le stockage du matériel. Tandis que d'autres serviront aux « rendez-vous citoyens » (1). Certaines des mesures annoncées vont toucher des petites communes, comme Beynes dans les Yvelines qui vient d'apprendre l'installation d'une gendarmerie. Bonne nouvelle également pour Lure en Franche-Comté, qui a appris qu'elle hébergerait à partir de septembre 1998, un escadron de gendarmes mobiles à la place du 1er régiment de Dragon. Tandis que Vernon (Haute-Normandie) devrait voir s'installer la délégation générale à l'armement (DGA), 200 personnes qui seront délocalisées de la région parisienne en juillet 1999.

Une surprise : des projets routiers

Enfin sur le plateau d'Albion, où des pistes touristiques sont également à l'étude, ce sont 1 000 hommes d'un régiment professionnalisé de l'armée de terre qui devraient prendre possession des installations du premier groupe de missiles stratégiques à partir de 1999.

Parmi les mesures annoncées, une surprise, la présence de projets routiers : par exemple la liaison autoroutière entre l'A5 (Langres) et l'A36, inscrite au schéma directeur routier national, ou encore le principe de la réalisation de l'A45 avec un contournement nord ou ouest de Saint-Etienne.

Pour l'heure, des conventions n'ont été signées qu'avec dix régions (deux sont en cours) et les délégués régionaux aux restructurations ne sont pas encore tous opérationnels.Au printemps 1997, le ministre de la Défense devrait annoncer les décisions concernant les emprises libérées en 1998

1) Les douze rendez-vous citoyens accueilleront les appelés.

Tableau: LES DELEGUES REGIONAUX AU REDEPLOIEMENT INDUSTRIEL ET AUX RESTRUCTURATIONS DE DEFENSE

RégionsNom et adresseTéléphone

AQUITAINE Gilbert Courier, préfecture de région05.57.81.41.91

BOURGOGNE Joël Allain, DQA/DNE Dijon03.80.74.02.92

BRETAGNE Robert Pavic, préfecture de région02.99.02.99.04

CENTREPhilippe Girard, préfecture de région02.38.81.43.78

ILE-DE-FRANCEFrançois Buffeteau, préfecture de région01.44.42.61.81

LORRAINEDaniel Bax, préfecture de région03.87.34.89.79

MIDI-PYRENEESYves Salanavepehe, cité de l'Air, Paris01.45.52.42.32

BASSE-NORMANDIEPhilippe Lagalle, préfecture de région02.31.30.65.33

PAYS DE LA LOIREFrançois Rageul, DCN Indret, la Montagne02.40.84.86.85

POITOU-CHARENTESVincent Dehaye, DCN, Ruelle-sur-Touvre05.45.24.30.96

PACABruno de Mijolla, préfecture de région, Marseille04.91.15.64.28

RHONE-ALPESDominique Henry, préfecture de région04.72.61.65.44

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