
RE 2020 : la filière matériaux ne lâchera rien sur le calcul de l'ACV
A.P. | le 28/01/2021 | RE2020, France , AIMCC, Béton, Stratégie nationale bas carbone
Si l’Association française des industries des produits de construction (AIMCC) et la Filière béton ont salué le consensus ayant mené à l'avis positif adopté par le Conseil supérieur de la construction sur le projet de nouvelle réglementation environnementale, elles rappellent qu'en l'état les textes techniques présentés par le gouvernement ne sont pas acceptables et qu'elles refusent catégoriquement le passage à l'ACV dynamique
Mardi 26 janvier 2021, le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique (CSCEE) a rendu un avis positif sur les projets de textes relatifs à la future réglementation environnementale du secteur : la RE2020.
Ce n'était pas gagné tant les oppositions ont été vives au sein même du CSCEE.
Mais le consensus a finalement prévalu, notamment sur le maintien de l’ambition d'un Bbio à -30% par rapport à la RT 2012, mais surtout sur la demande d'un maintien de l’ACV normée plutôt qu'un passage à l’ACV dynamique simplifiée.
"L'ACV dynamique simplifiée exposerait à un risque environnemental inconsidéré, tout en rendant inutile toute réflexion sur la manière de construire « intelligemment » les bâtiments de demain", a rappelé la Filière béton dans un communiqué publié au lendemain du vote du CSCEE.
"Pas un vote positif pour le texte"
Et l'Association française des industries des produits de construction (AIMCC), la "maison mère" d'enfoncer le clou le lendemain : "il ne s’agit pas d’un vote positif au texte actuel de la RE2020, nous serons particulièrement vigilants sur la demande partagée par tous, d’un retour à l’ACV normalisée telle que pratiquée dans l’expérimentation E+C- et à ce que le texte ne favorise pas une filière ou une technologie face à une autre".
Les deux associations sont de plus attachées à une logique d’obligations de performances et non de moyens, qui privilégierait l’innovation et la mixité dans le choix des solutions constructives.
Soutenant les "objectifs ambitieux de décarbonation du projet de réglementation", la Filière béton a déclaré vouloir s’inscrire "totalement dans les trajectoires proposées, avec des réductions de l’empreinte carbone des bâtiments pour 2030 fixées entre -35 % et -40 %" mais réclame "une véritable cohérence, aussi bien avec la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) qu’avec le plan de relance et les actions de décarbonation des filières industrielles".