
Privatisation d’ADP: projet industriel, "Vinci bashing"... la mise au point de Xavier Huillard
Florent Maillet, avec AFP | le 18/04/2019 | Concessions, Vinci, Vinci Airports, Xavier Huillard, Majors du BTP
Vinci sera candidat à la privatisation des plateformes aéroportuaires parisiennes seulement s'il peut avoir une part "significative", rappelle Xavier Huillard, dans une interview aux Echos. Le dirigeant dénonce par ailleurs le « Vinci Bashing » et rappelle la concurrence internationale dans les hubs aéroportuaires : la France peut perdre « l'occasion de faire naître un champion national face aux grands hubs aéroportuaires émergents", prévient-il.
Le groupe Vinci ne sera "pas nécessairement candidat à la reprise d’ADP" s'il ne peut pas avoir de "participation significative", affirme son PDG Xavier Huillard, dans un entretien aux Echos, ce jeudi 18 avril 2019.
"Nous ne serons pas nécessairement candidat à la reprise d’ADP. Cela dépendra si le dossier nous permet d’être un vrai partenaire industriel, et, pour cela, avoir une participation significative en capital et un rôle dans la gouvernance", déclare-t-il. Sans grande surprise : Xavier Huillard, régulièrement questionné par les journalistes, notamment lors des annonces des résultats du groupe, a déjà exprimé cette position.
"Il y a un vrai projet industriel à proposer"
Elle repose sur une stratégie claire : selon lui, "il faut que nous soyons sûrs d’être en mesure de pouvoir contribuer à créer de la valeur et apporter de nouveaux services au bénéfice des passagers, des compagnies aériennes et des collectivités locales".
Le PDG du leader européen du BTP et des concessions (43,5 Mds € de chiffre d’affaires en 2018) esquisse ensuite pour la première fois son "vrai projet industriel à proposer pour ADP", en évoquant en premier lieu l'amélioration de "l'infrastructure afin de réduire les temps d'attente et développer véritablement la qualité de service pour les passagers".
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"Il faut ensuite s'occuper des compagnies aériennes" et "engager une véritable démarche avec les acteurs locaux pour que le développement de la plate-forme profite à tous", indique-t-il, sans rentrer toutefois davantage dans les détails.
"Pour mettre tout cela en œuvre, il faut avoir des capitaux pour investir massivement sans que ces investissements ne pèsent trop sur les coûts que devront supporter les compagnies, et pouvoir le faire sur du long terme", complète le dirigeant.
Expérience aéroportuaire
Interrogé sur ses options s'il n'entrait pas au capital d'ADP, le PDG répond : "Gatwick [à Londres, NDLR] a prouvé qu'il existait des opportunités à saisir dans le monde, ADP n'est pas la seule, Vinci en aura d'autres. En revanche, la France aura perdu l'occasion de faire naître un champion national face aux grands hubs aéroportuaires émergents".
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, avait reconnu dimanche que Vinci était un groupe "ayant une grande expérience aéroportuaire", en réponse à une question sur sa candidature à ADP.
Le groupe Vinci, via Vinci Airports, gère aujourd'hui dans douze pays (Royaume-Uni, Portugal, Cambodge, Japon...) 46 aéroports, dont 12 en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique. Ce qui fait de lui le 4e opérateur mondial du secteur et le premier "privé".
Des oppositions exprimées lors du vote de la loi Pacte
Adopté par le parlement, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%).
Mais cette privatisation fait l'objet d'un bras de fer: 250 parlementaires ont enclenché la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or", certains y voyant un "cadeau à Vinci". Une forme de "Vinci Bashing" contre laquelle s'élève Xavier Huillard, dénonçant au passage les "fake news" : "J'entends dire, par exemple, qu'aucune grande capitale européenne n'a privatisé ses aéroports, or il existe au contraire de nombreux cas, tels Londres, Lisbonne, Vienne, Bruxelles ou encore Copenhague [...] De même, les tarifs des aéroports sont très régulés, les concessionnaires ne font pas ce qu'ils veulent."
Un discours qu'il va sans doute devoir répéter ces prochaines semaines. Désormais, le PDG de Vinci se met en première ligne sur le sujet.
Baroudeur
19/04/2019 06h:07
Je pense que Vinci nous escroque déjà beaucoup avec les parkings les autoroutes et les aéroports sa fait beaucoup normal vu que c'est la vérité on on ne publie pas les vérités c'est sa la République française