Pleins feux sur le TGV Méditerranée
Le Moniteur ouvre ses archives et revisite l’actualité du BTP « il y a 15 ans ». Cette semaine : le chantier de la ligne à grande vitesse méditerranée.
Florent Lacas
Marseille à trois heures de Paris : c’est l’objectif de la construction de la ligne à grande vitesse Méditerranée reliant Valence à la cité phocéenne. Les chiffres donnent la mesure de ce projet de 24,2 milliards de francs (3,7 milliards d’euros) : quatre tunnels, dont l’un de près de 8 000 m, et 500 ouvrages d’art répartis sur 295 km. Parmi ceux-ci, trois viaducs en béton, qualifiés « d’exceptionnels » par la SNCF, retiennent l’attention du « Moniteur » : ceux de Ventabren (1 730 m, 36 piles), d’Avignon (1 500 m, 37 piles) et de Vernègues (1 210 m, 25 piles). « Ces ponts devraient marquer les esprits au même titre que le pont de l’île de Ré », précise Philippe Chatelard, directeur du projet.
Ces trois mastodontes de béton « n’obéissent à aucune règle d’homogénéité géométrique les uns par rapport aux autres, mais offrent en contrepartie à leurs concepteurs une certaine liberté d’expression », écrit Guillaume Delacroix du « Moniteur ». Le magazine réserve aussi une place aux ouvrages en métal, matériau choisi pour des raisons d’insertion harmonieuse dans l’environnement, et notamment au viaduc sur l’Arc, d’une longueur de 416 m.
Le viaduc de Bonpas, 356 m, se caractérise quant à lui par les efforts réalisés pour limiter les nuisances sonores au passage du TGV. Sur le parcours, la réalisation des tunnels de Bonpas et de Lambesc, de taille modeste, nécessite également des « prouesses techniques ». Gilles Cartier, directeur SNCF du TGV Méditerranée, qualifie le creusement du tunnel de Lambesc de course contre-la-montre. « La nature ayant horreur du vide, les travaux doivent s’enchaîner très rapidement pour soutenir les excavations. » Les difficultés liées à ce chantier sont dues à la présence de « terrains instables composés de marnes et d’argiles ». « Le TGV est un immense domaine d’innovation, afin de réussir l’insertion de la ligne dans un environnement exceptionnel », résume Gilles Cartier. Les paysagistes consultés estiment que la garrigue retrouvera son aspect original trois à quatre ans après les travaux.
FICHE TECHNIQUE (des trois viaducs) Maître d’ouvrage : SNCF. Maître d’oeuvre : SNCF. Architectes : Blassel et Desvignes (Avignon), Alain Amédéo (Vernègues), Charles Lavigne (Ventabren). Entreprises : Bouygues, GTM-Construction, Bouygues Offshore, DTP Terrassement, Intrafor, Dodin Sud, Sogea SA, Sogea Sud-Est, Campenon Bernard SGE, Campenon Bernard Sud, Spie Batignolles TP, Spie Citra Sud-Est.
Et aussi…
- Le CFA Gustave-Eiffel, piloté par Bouygues et la chambre de commerce de Versailles, ouvre ses portes à la rentrée 1997. Il accueille 84 apprentis pour cette première année. Son objectif est d’adapter les formations aux besoins de la société et d’accompagner l’évolution vers de nouveaux métiers.
- Selon Dominique Voynet, ministre de l’Environnement, 8 000 emplois devraient être créés avant la fin de l’année 1997 dans le secteur de l’environnement et de l’aménagement du territoire.
Vu dans Le moniteur N°4893 du 5 septembre 1997
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