Paysage : Nice décroche la victoire des victoires
550 personnes ont assisté à la remise des 31 prix de la quatrième édition des Victoires du paysage, le 11 décembre à Paris : dix fois plus qu’en 2008, lors du lancement de cette manifestation qui confirme sa capacité à fédérer les forces vives de l’école française du paysage.
Laurent Miguet
L’émotion de Christian Estrosi, titulaire du grand prix des quatrièmes victoires du paysage, restera dans les mémoires comme le temps fort de la soirée de proclamation du palmarès : « Enfant du petit peule de Nice, j’admirais l’architecture baroque sur la rive droite du Paillon qui coulait alors au centre-ville, et la ville nouvelle du XIXème siècle sur sa rive gauche. Adolescent, j’ai vu la construction du mur de la honte : un bloc de béton semblait interdire à tout jamais de voir les deux rives d’un seul regard. Et finalement, en 2008, je me suis engagé à reconstituer cette vue ». Le témoignage du maire de Nice et son hommage à Michel Péna, concepteur de la promenade du Paillon, trouvent leur force dans le verdict populaire : 1 million de visiteurs ont profité de la promenade du Paillon depuis son ouverture en début d’année.
31 lauréats
L’arbre du grand prix décerné à cette oeuvre ne saurait cacher la forêt de lauréats : « 31 exemple de victoires du possible. On n’y croyait pas. On l’a fait », s’est exclamé, lyrique, le parrain de la manifestation Erik Orsenna, avant la proclamation du palmarès. L’académicien voit dans le succès de l’événement et dans la fierté des lauréats un remède anticrise : « l’occasion de prendre conscience de nos forces insoupçonnées, à contrecourant de la dépression, qui nous donne le sentiment d’être plus faibles que nous ne le sommes en réalité ».
Cette fierté et cette capacité à repousser les frontières du possible, les paysagistes français savent qu’ils la doivent en partie au concepteur paysagiste Michel Corajoud, disparu le 29 octobre dernier. Erik Orsenna a rappelé cet héritage, tout comme, avant lui, Michel Audouy, président du jury en sa qualité de président de la commission des métiers du paysage au sein de l’association interprofessionnelle Val’hor, organisatrice des victoires. L’enthousiasme qu’il a exprimé en ouverture s’est prolongé, à la fin de la cérémonie, dans les propos paradoxaux de Benoît Ganem, nouveau président de Val’hor : « Comment prononcer un discours de clôture sur un événement à la gloire du végétal et de la transmission de la vie » ?
Grand prix à relancer
Représentant Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, Jean-Marc Michel, directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature, n’a pas manqué de rebondir sur l’élan vital de la filière paysagère et horticole : alors que la France prépare le prochain sommet de la terre, « Les Victoires démontrent une reconquête possible : vous pouvez adoucir le choc thermique dans les villes et prévenir les impacts sanitaires des changements climatiques », espère le représentant de la ministre. Jean-Marc Michel propose une coordination événementielle à Val’hor, en même temps qu’une perspective pour 2015 : « Comme les Victoires occupent les années paires, le grand prix du paysage, en instance de relance, pourrait désormais s’inscrire dans les années impaires ».
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