
Paris ouvre la Petite Ceinture
le 04/09/2013 | Transports, Paris, Architecture
Dans le 15ème arrondissement, sur plus d’1 km, la ligne ferroviaire désaffectée depuis de nombreuses années, s’est transformée en promenade bucolique tout en préservant la faune et la flore qui s’y étaient installées en toute quiétude.
Construite sous le second Empire entre les années 1852 et 1869, la Petite Ceinture, comme son nom l’indique si bien, a permis jusqu’en 1934 le transport ferroviaire de voyageurs sur le pourtour de la capitale et des marchandises jusqu’à la fin des années 70. Depuis lors, restée inaccessible au public, elle est désormais, sur une petite portion de son parcours dans le 15ème arrondissement, devenue accessible aux piétons. Sur 900 m, entre les rues Olivier de Serres et Desnouettes, et bientôt jusqu’à la place Balard, les passionnés de biodiversité pourront y découvrir une nature insoupçonnée sur plus d’1 km.
« Au calme » pendant plus de 30 ans, une végétation spontanée s’est installée sur les talus, les ballasts, les ponts et les murets, créant ainsi différentes strates végétales et des habitats naturels où plus de 220 espèces de plantes et d’animaux (dont 21 d’oiseaux) ont été recensées... On y a même vu le fameux gobe mouche gris, un volatil menacé !
Conçu et réalisé selon les préceptes écologiques, l’aménagement préserve l’ensemble des habitats (talus, lisières, ballast...) afin de ne pas troubler la vie qui s’y est installée au fil des ans. Aucune trace du moindre luminaire afin de ne pas troubler les rythmes biologiques des habitants des lieux et un traitement de sol on ne peut plus simple associant bois et stabilisé, les talus restant inaccessibles. Particularité de la promenade : son aménagement a été conçu pour qu’elle soit réversible. Les rails n’ont pas été recouverts pour une utilisation éventuelle et tout à fait exceptionnelle.
Un entretien spécifique
La gestion du parcours et de ses abords répond à des critères identiques à ceux qui ont prévalu lors de sa conception. Les différentes strates vertes sont conservées et les espaces enherbés seront fauchés une à deux fois par an, à des époques précises pour ne pas bouleverser l’écosystème. Des éclaircies seront ponctuellement réalisées sur les sites arborés afin de favoriser le développement des espèces locales (orme champêtre, chêne pédonculé, érable sycomore...). Quant aux souches, elles seront laissées sur place pour accueillir la petite faune, les insectes et les champignons...