Ouate de cellulose : le retour (provisoire) des sels de bore
Dora Courbon et Antoine Hudin | le 14/01/2013 | Produits et matériels, Bâtiment, Technique
Suite à des problèmes d'odeur désagréable apparus dans une bonne centaine de logements isolés à la ouate de cellulose ignifugés aux sels d'ammonium, les produits traités aux sels de bore, un produit biocide, sont à nouveau autorisés dans l'attente d'une solution.
Sels de bore ou sels d’ammonium ? Les fabricants de ouates de cellulose ne savent plus sur quel pied danser. Interdits le 30 septembre dernier dans les ouates de cellulose au profit des sels d’ammonium, les sels de bore sont de nouveau autorisés sur le marché français des isolants par la Commission chargée de formuler des avis techniques (CCFAT). Et ce, au moins jusqu’au 30 juin 2013. La raison du revirement ? « Une épidémie d’émission de gaz ammoniac dans des habitations isolées avec de la ouate de cellulose aux sels d’ammonium » explique Georges Debiesse, président de la CCFAT, qui fut alerté en octobre dernier par le Syndicat européen des fabricants de ouate de cellulose (Ecima). En effet, sur les quelque 8 000 isolations réalisées sur le territoire avec de la ouate de cellulose aux sels d’ammonium, 100 à 150 génèrent des odeurs fortes et désagréables. Le problème serait lié à une instabilité du nouvel additif censé remplacer les sels de bore. Le Syndicat européen des fabricants de ouate de cellulose (Ecima) en a suspendu l’utilisation dès octobre dernier. « Pour ne pas mettre la filière ouate de cellulose en danger, il nous a semblé préférable de réhabiliter immédiatement les sels de bore, précise Georges Debiesse. Ils disparaitront à nouveau lorsque les fabricants auront trouvé une nouvelle formule fiable à base de sel d’ammonium. » Les sels de bore qui figurent depuis août 2011 dans la directive européenne biocide restent néanmoins, d’un point de vue règlementaire, autorisés dans les isolants en tant qu’ignifugeant. Mais la CCFAT, soucieux de ne pas entacher les qualités écologiques de la ouate de cellulose, avait préféré suspendre l’automne dernier tous les avis techniques relatifs aux ouates de celluloses traitées aux sels de bore.