Mesures sanitaires : la Capeb chiffre le surcoût journalier entre 10 et 20%
La confédération de l'artisanat a analysé trois principaux postes de surcoûts : la coactivité, la désinfection et les équipements de protection.
A.P.
Alors que les chantiers reprennent partout en France - les derniers résultats de l’enquête-flash GIE-CERC montrent qu’au 14 mai, 72% des chantiers étaient ouverts contre 53% au 5 mai - la question des surcoûts engendrés par l'application des règles sanitaires se fait de plus en plus criante. Qui va payer et combien ?
Pour avoir une première idée, la Capeb s'est lancée dans une évaluation. Bilan : +10 à +20% sur le coût journalier.
"Les situations sont très différentes dans le neuf (+10%) ou en rénovation (+10 à +20%), ce qui explique la fourchette de notre estimation", explique le président de la Capeb, Patrick Liébus, qui détaille : "Les 3 grands postes de surcoûts sont : la coactivité qui est le plus important et qui peut atteindre dans certains cas 50% du surcoût total, la désinfection et dans une moindre mesure les équipements individuels et/ou collectif de protection".
Poste à poste
Pour répondre aux règles de distanciation physique, la « coactivité » a été limitée au maximum, provoquant un allongement des délais, des difficultés de coordination, un phasage complexe à organiser, la location de nouveaux moyens de transports ….. La Capeb estime que cela "va engendrer un surcoût entre 4 et 10% du coût journalier" et que ce poste peut même représenter jusqu’à la moitié du surcoût sanitaire total. C'est de loin, le surcoût de production le plus lourd à supporter, souligne Patrick Liébus.
Deuxième poste : la désinfection. "Enjeu essentiel pour rassurer les clients et notamment les particuliers en entretien-rénovation en site occupé", selon le président de la Capeb, ce "surcoût incompressible pour redonner la confiance" représenterait entre +4 et +8% sur le coût journalier.
Enfin, les équipement (gants, masques, gel…) vont représenter entre 2 et 4% du coût journalier, selon les estimations de la Capeb.
"Cette situation est évidemment extrêmement préoccupante et pourrait conduire à de nombreuses défaillances d’entreprise si rien n’est fait", alerte Patrick Liébus. "A moyen terme, l’expérience me dit que de nouvelles méthodes de travail, d’organisation, de phasage des chantiers seront à inventer", conclut-il.
Difficultés multiples
A cela s'ajoutent d'autres difficultés qui ralentissent fortement les chantiers :
• Des difficultés d’approvisionnement : les artisans continuent d’être confrontés à un ralentissement d’approvisionnement des matériaux et matériels, notamment en provenance d’Espagne et d’Italie
• Des contraintes administratives en hausse : les charges administratives et les contraintes d’organisation liées au COVID 19 représentent une charge supplémentaire pour les chefs d’entreprises
• Des reports voire des annulations de travaux chez les particuliers : certains particuliers sont toujours réticents quant à la réalisation de travaux chez eux et préfèrent reporter voire annuler des travaux pourtant prévus en amont
• Des reports de paiements dus à l’arrêt des marchés publics : l’arrêt des marchés publics à cause du confinement a entraîné l’arrêt des paiements pour les chantiers réalisés en amont du confinement
• Des difficultés pour gérer les déchets : on constate ainsi un ralentissement de l’enlèvement des déchets du BTP pendant le confinement qui a entraîné l’accumulation des déchets au niveau des entreprises
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