Menuiseries : une étiquette énergie pour comparer leurs performances
Jeudi 18 avril, l'Union des fabricants de menuiseries extérieures et la Chambre syndicale des fabricants de verre plat ont lancé une étiquette énergie pour portes et fenêtres. Objectif : faciliter la comparaison des performances des produits. Les deux syndicats espèrent que leur étiquette « made in France » influencera les discussions bruxelloises en cours sur l'établissement d'une étiquette européenne.
eric Leysens
Sur les stands du dernier Batimat – plus gros salon dédié à la construction en France – l'Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME) a vu apparaître des étiquettes énergie élaborées en interne par des fabricants. Afin d'éviter une multiplication des initiatives isolées, l'UFME a donc décidé d'en définir une et de faire en sorte qu'elle devienne le standard français. Le syndicat, dont les adhérents produisent 60% des 10 millions de menuiseries posées chaque année en France, espère que, dès 2013, une fenêtre française sur cinq portera son étiquette.
En attendant la mise en place d'une étiquette énergie menuiserie européenne, des initiatives de ce type ont déjà fleuri en Grande Bretagne, en Allemagne ou dans les pays scandinaves. Ludivine Menez, Déléguée Technique de l'Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME), précise qu'elles sont toutes établies avec la même méthodologie : mesurer l'impact de l'installation du produit, en lieu et place des menuiseries existantes, sur la consommation énergétique du bâtiment. Ce qui change, d'un pays à l'autre, c'est le bâtiment de référence pris en compte.
Pouvoir d'abaissement de la consommation de chauffage
L'étiquette de l'UFME base ses calculs sur une maison dont les surfaces vitrées représentent un sixième de la surface habitable (exigence de la RT 2012), sont majoritairement implantées au sud et à l'ouest et sont constituées de simple vitrage. Le logiciel de simulation thermodynamique est le TRNSYS, développé par l'Université américaine du Wisconsin. Les paramètres de la menuiserie pris en compte dans l'algorithme de calcul sont le coefficient de transmission thermique (Uw, indiquant le niveau d'isolation) et le facteur solaire (Sw, indiquant le niveau d'apports solaires).
Au final, l'étiquette indique aux particuliers, à l'aide du lettrage coloré classique des étiquettes énergie, le niveau d'abaissement sur la consommation de chauffage que permettrait le produit s'il était posé sur la maison de référence. L'étiquette part des valeurs intrinsèques au produit pour délivrer une indication qualitative théorique.
Afin de prendre en compte la diversité des climats français, l'étiquette de l'UFME scinde l'Hexagone en trois grandes zones. Une fenêtre classée C dans la zone climatique recoupant la Bretagne, l'Alsace et le Nord, correspond, à peu de chose près, à une menuiserie répondant aux exigences d'éligibilité au crédit d'impôt. La lettre A sera réservée aux triple vitrage et aux double vitrage les plus performants.
Indication du bénéfice sur le confort d'été
L'étiquette de l'UFME précise également, contrairement aux étiquettes déjà mises en place dans les autres pays européens, le bénéfice du produit sur le confort d'été. La lettre obtenue dans ce domaine indique le niveau de baisse, en valeur absolue, de besoin en climatisation que permettrait la menuiserie si elle remplaçait celle de la maison de référence. Dans le cas des fenêtres pour toitures, le bilan n'est réalisé que pour le volume des combles.
Tous les fabricants, même ceux n'étant pas adhérents à l'UFME pourront demander l'algorithme de calcul et ainsi étiqueter leurs gammes de produits après avoir rentré leurs caractéristiques. A l'UFME on reconnait qu'on n'est pas à l'abri de triche mais on compte sur le regard attentif que se portent réciproquement les concurrents pour éviter les dérives.
Pour peser dans les discussions bruxelloises
Les travaux sur l'élaboration d'une étiquette énergie européenne pour les menuiseries ont commencé à la commission européenne en 2012. L'étiquette de l'UFME ne pourra donc pas devenir une étiquette étatique officielle car la France se doit de respecter le calendrier européen et donc attendre celle que Bruxelles devrait définitivement adopter fin 2014. Néanmoins, l'UFME aimerait signer un accord avec le gouvernement de manière à ce que ce qu'il s'engage à défendre son étiquette durant les discussions de la commission européenne où chaque pays peut faire valoir son point de vue.
Si l'UFME fait en sorte de pouvoir peser dans la décision bruxelloise, elle a conscience que l'étiquette énergie ne traite pas du plus important : la pose. Le syndicat considère qu'en France les industriels fabriquent de bonnes menuiseries mais qu'il est difficile de trouver un bon poseur. Pour remédier à cette situation, il a mis en place une « certification pose » qui peine à démarrer. Plus de trois ans après son lancement, 110 entreprises sont certifiées. Son ambition est d'atteindre rapidement le chiffre de 500 entreprises, soit 5 à 6 par département, de manière à pouvoir répondre au souhait présidentiel de 500 000 rénovations énergétiques annuelles.
Toujours pas d'étiquette énergie pour les chaudières et chauffe-eauxDes discussions entamées il y a plus de 6 ans à la Commission européenne devaient aboutir à l'établissement d'une étiquette énergie pour les chaudières et chauffe-eaux. L'action de lobbies d'industriels a repoussé son apparition sur ces équipements impactants le plus la facture énergétique des ménages.
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