MENTION PREMIERE OEUVRE 16 logements PLI à Paris

Intervenant dans la ZAC des Amandiers, au sein d'une opération urbaine coordonnée par Antoine Grumbach, les architectes se sont attachés à soumettre les contraintes d'une architecture domestique à la forte déclivité et au parcellaire étroit de la colline de Ménilmontant. La construction est fractionnée en quatre immeubles de petit gabarit (7 x 11 m) accueillant chacun trois niveaux d'appartements traversants et un duplex.

L'échelle des immeubles et le format unique des fenêtres renouent avec la figure des immeubles de faubourg du « Paris du plâtre ». Mais la finesse du voile de béton visible devant le cadre en bois des embrasures exprime sans ambiguïté que les siècles ont passé, autorisant une relecture contemporaine de cet archétype. Sous des toitures en zinc précédées d'attiques, les quatre façades identiques ne sont séparées que par les joints creux accueillant les descentes d'eau. A l'intérieur, les logements bénéficient du bon éclairage que confère la faible épaisseur bâtie. Ils jouissent de la perception complète de l'épaisseur de l'immeuble (11 m) à travers l'enfilade des portes du séjour et d'une chambre, ou bien de sa largeur (7 m), dans un séjour ample éclairé de trois fenêtres. Les surfaces sont supérieures aux normes des logements PLI.

Fiche technique

Maîtrise d'ouvrage : Semea XV.

Maîtrise d'oeuvre : Janine Galiano, Philippe Simon, Xavier Ténot, architectes.

Entreprises : Campenon-Bernard (entreprise générale); Trognon (couverture/habillage du zinc); Euro fenêtre (menuiserie).

Surface : 1 489 m2 HON.

Coût de construction : 1,14 million d'euros HT (7,48 millions de francs).

« Nous avons travaillé sur les proportions, les fenêtres, les détails » Philippe Simon, Janine Galiano, Xavier tTenot , architectes

Comment avez-vous abordé dans ce projet la question de l'échelle urbaine ?

Il s'agit d'un programme modeste, pour lequel nous avons travaillé sur des choses simples telles que les proportions, les fenêtres, les détails. Nous nous sommes imprégnés du contexte urbain, plus précisément de ce parcellaire caractéristique qu'Antoine Grumbach demandait de rendre visible, et de la pente - nous sommes dans la rue carrossable la plus pentue de Paris. Travaillant sur la sensation physique que procure la situation topologique du quartier, nous voulions à tout prix dégager quatre silhouettes de bâtiment. Pour affirmer la verticalité, il fallait aussi éviter la présence d'un soubassement. D'où le rôle important des attiques et des toitures. Le projet est induit entièrement par un travail sur l'esprit du lieu.

Sur quelle base avez-vous dessiné la façade ?

La façade est induite également par la rencontre de quatre éléments : une topographie, une échelle urbaine, une expression domestique et un mode de construction actuel. Il nous a semblé important de maintenir un rapport pleins/vides où le plein domine, ce qui, dans des travées de 7 m, impliquait de créer les fenêtres les plus étroites possible, tout en assurant de bonnes qualités d'éclairement.

Nous avons défini une peau très tendue, qui nous permettait d'exprimer le caractère contemporain du procédé constructif afin de chasser toute interprétation passéiste des façades. Nous avons travaillé les proportions et les épaisseurs des fenêtres, ce qui n'est rien de plus que le travail de base de tout architecte. Le dormant de la menuiserie est caché pour tenir le vitrage dans l'exacte proportion de la baie.

Avez-vous cherché à renouer avec la tradition des petits immeubles parisiens ?

Encore une fois, nous avons travaillé par imprégnation des conditions physiques et historiques du site, qui n'ont pas engendré par hasard cette échelle de petits bâtiments faubouriens, autrefois en pans de bois et de plâtre. Les conditions physiques, comme ici le sous-sol fragile de gypse, déterminent plus sûrement une échelle que n'importe quelle volonté d'architecte. Il faut éviter la confusion entre la préservation stylistique d'un caractère et la reproduction d'un type lié à des conditions physiques.

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