
« Mauvaise nouvelle : le parent d’un salarié a le Covid-19 »
Propos recueillis par Laurent Duguet | le 06/05/2020 | 100 % gros œuvre , Moi, artisan , Artisan couvreur, Artisan charpentier, Coronavirus
Sommaire du dossier
- « Avec les gestes barrières, on aurait pu poursuivre l’activité » : l'artisanat au temps du Covid-19
- « Je préfère ne pas penser à une deuxième vague… » : l'artisanat au temps du Covid-19
- « L'entreprise est prête à affronter une seconde vague » : l'artisanat au temps du Covid-19
- « Pas de cadeau aux apprentis en cas de manquements aux règles !» : l'artisanat au temps du Covid-19
- « L’activité reprend comme s’il ne s’était rien passé » : l'artisanat au temps du Covid-19
- « Mauvaise nouvelle : le parent d’un salarié a le Covid-19 »
- « Certains commencent à contourner les contraintes sanitaires ! » : l'artisanat au temps du Covid-19
- « J’en suis réduit à stocker les gravats dans mon jardin ! » : l’artisanat au temps du Covid-19, ép. 15
- « Le flux tendu est totalement remis en cause » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 14
- « Je refuse de sacrifier ma trésorerie pour le virus ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 13
- « J’ai redémarré, mais le Covid-19, ça fait flipper ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép.12
- « Les seuls masques disponibles sont coincés chez mon garagiste ! » : l’artisanat au temps du Covid-19, ép. 11
- « On redémarre après quatre semaines d'arrêt » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 10
- « Ce virus va nous permettre d’appliquer le DTU 59.1 ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 9
- « Mon gel ? Du nettoyant pour abattant de WC ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 8
- « Faut-il monter un échafaudage par salarié ? » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 7
- « J’envisage un redémarrage le 15 avril » : l'artisanat au temps du Covid-19, épisode 6
- « Pendant le confinement, les robinets ne cassent pas ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, épisode 5
- L'artisanat au temps du Covid-19, épisode 4 : « Le redémarrage est prématuré »
- L'artisanat au temps du Covid-19, épisode 3
- L'artisanat au temps du Covid-19, épisode 2
- L'artisanat au temps du Covid-19, épisode 1
Notre feuilleton sur l'artisanat en temps de crise sanitaire se poursuit avec Jérôme Thevard, couvreur charpentier employant 13 salariés en Eure-et-Loir. Après trois semaines de reprise, un imprévu vient bousculer l’organisation de ses chantiers.
« La semaine dernière s’est bien déroulée. En fonctionnant via la messagerie WhatsApp avec les salariés, nous avons même gagné du temps en anticipant les besoins sur les chantiers. Tout allait bien jusqu’à ce que tombe une mauvaise nouvelle en ce début de semaine : le parent d’un salarié a été détecté positif au Covid-19. Or, notre salarié a été récemment en contact avec lui.
Dès qu’il m’en a informé, j’ai arrêté immédiatement le binôme, c’est-à-dire la personne concernée et l’équipier avec qui il avait travaillé 8 heures par jour toute la semaine précédente. Certes, ils avaient respecté les gestes barrières, mais il faut bien se passer les outils… Je ne peux pas laisser seul le second membre de l’équipe ni, évidemment, lui adjoindre un membre de l’effectif. Ceci a plusieurs conséquences. Pour l’instant (au 5 mai), je ne sais pas s’ils partent en congé maladie puisque je suppose qu’ils n’ont plus droit au chômage partiel. Les médecins vont-ils signer un arrêt de travail de 15 jours ? Je ne sais pas. Si ce n’est pas le cas, c’est l’entreprise qui va payer…
J’ai appelé le client de ce petit chantier de réfection, qui s’est montré compréhensif. Nous allons le décaler, mais il faudra le finaliser. Et puis je prends conscience qu’une autre équipe peut être touchée demain ou dans trois jours. Nous avons trois équipes sur trois chantiers. On ne peut pas doubler les effectifs sur un chantier, d’autant qu’en cas de contagion, les effets seraient encore plus lourds. Certes, je n’étais pas habitué à gérer ce genre de problème, mais, après tout, c’est mon job ! Je vais régler cette difficulté, mais je sens que nous n’avons pas la main. Faut-il tester tout le monde ? Est-ce efficace ? Comment savoir si quelqu’un est asymptomatique ? J’espère qu’aucun de mes deux salariés ne sera infecté. Cela sensibilisera au moins les autres sur la nécessité de respecter les prescriptions sanitaires. Nous sommes vraiment sur le fil du rasoir et j’ai l’impression que l’on peut vite se retrouver avec 50 % d’effectif en moins. »
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L'artisanat au temps du Covid-19