Marseille Une station d'épuration plus performante
-Le coup d'envoi des travaux est prévu pour 2000.
JEAN-MARC MATALON
-Rénovation du réseau de collecte des eaux pluviales, dépollution de certains ruisseaux, construction d'une canalisation sous-marine et modernisation de la station de Dromel... les projets de la municipalité se multiplient. Les travaux - estimés à 1,5 milliard de francs - pourraient débuter dans trois ans pour s'achever en 2010. Marseille s'apprête à tourner une nouvelle page dans sa lutte contre la pollution marine. D'ici à trois ans, la municipalité devrait lancer un gigantesque chantier destiné à doter la cité phocéenne d'une superstation d'épuration à l'horizon 2010.
Ce projet vient de connaître un sérieux coup d'accélérateur avec le feu vert donné par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. Basée à Pierre-Bénite, dans la banlieue lyonnaise, l'agence de bassin s'est engagée à financer une série de gros travaux qui permettraient, à terme, de résoudre le problème des eaux usées. Son engagement pourrait ouvrir la voie à d'autres subventions, de la Communauté européenne notamment.
Un chantier étalé sur dix ans
Le projet, dont le coup d'envoi est attendu pour 2000, se découpe en trois opérations distinctes. Dans un premier temps, il s'agit de prolonger l'émissaire des eaux usées de Cortiou (qui se déverse au coeur du massif des calanques) par une canalisation immergée, longue de 1 500 m. Les rejets s'effectueront au large de l'île de Riou, par une centaine de mètres de profondeur. Ils seront ensuite entraînés vers le large par le courant Ligure. Le deuxième volet de ce chantier consiste à réorganiser tout le système de collecte des eaux de pluie, à repenser le réseau d'égouts et à dépolluer certains ruisseaux comme celui du Jarret. Enfin, la dernière phase des travaux visera à ajouter un département « biologique » à la station d'épuration de Dromel qui traite, depuis une dizaine d'années, l'essentiel de la pollution urbaine. L'objectif de Robert Assante, l'adjoint au maire délégué à l'environnement, est de parvenir, grâce à ce nouveau procédé, à un taux de pollution « voisin de zéro ».
Cette opération de 1,5 milliard environ exigerait trois à quatre ans d'études, financés en majeure partie par l'Agence de l'eau. La Communauté européenne, le conseil régional, le conseil général et la ville de Marseille se retrouveraient côte à côte pour participer à la phase opérationnelle du projet.
PHOTO : Les installations de traitement des boues (ci-contre) de l'actuelle station d'épuration seront modernisées. Objecti f : un taux de pollution «voisin de zéro».