Marseille Réhabilitation de la principale zone d'activité
-Un hôtel de police, 45 logements et un hôtel vont être construits sur la zone d'Arnavant.
JEAN-MARC MATALON
A cheval entre les XVe et XVIe arrondissements de Marseille, idéalement positionnée entre le port autonome et les autoroutes nord et nord-littoral, la zone d'activité d'Arnavant n'est plus jugée suffisamment attractive par les entrepreneurs et les pouvoirs publics. Il faut dire qu'en dépit de son positionnement privilégié, ce site de 100 ha regroupant les zones de la Delorme, du parc Lavoisier, de Marseille Industrie et du parc Club des Aygalades, est handicapé par des infrastructures vieillissantes et inadaptées. En outre, il risque de pâtir de la proximité immédiate du projet Euroméditerranée et de la zone franche des quartiers Nord, deux périmètres censés attirer l'essentiel des investissements réalisés sur la ville au cours des prochaines années.
Permettre à Arnavant de mieux supporter la concurrence, tel est l'objectif que s'est fixé la municipalité marseillaise. Elle va donc engager une importante opération de réhabilitation sur cette zone qui abrite aujourd'hui 3 000 entreprises et 8 000 salariés. Le plan présenté par Renaud Muselier, premier adjoint au maire et responsable du développement économique de la ville, va se décliner en trois étapes.
Sécurité, image et infrastructures
Premier axe : rassurer les chefs d'entreprise qui se plaignent de plus en plus de l'insécurité régnant sur la zone. A cet effet, la ville a décidé d'y localiser le futur hôtel de police promis par le ministère de l'Intérieur. Le bâtiment de 8 000 m2 sera implanté au nord d'Arnavant, entre la voie ferrée et l'autoroute. Il accueillera 500 fonctionnaires en 2000, les travaux étant lancés à la fin de l'année prochaine. Coût de l'opération : 45 millions de francs.
Deuxième projet : changer l'image de la zone en réhabilitant la cité Bassens, véritable verrue urbaine au coeur du site industriel. Construit dans les années 50 pour reloger une population issue des bidonvilles, ce grand ensemble très délabré sera détruit et reconstruit en deux tranches (fin 2000 pour la première, fin 2001 pour la seconde).
La nouvelle cité prendra la forme de 45 logements aérés, répartis sur 4 200 m2. Cette opération nécessitera un investissement total de 40 millions de francs, répartis entre la ville (5 millions), l'Etat et la Communauté européenne (10 millions). Marseille Habitat, propriétaire de la cité, bouclera le financement par un emprunt réalisé à la Caisse des dépôts et consignations.
Un supplément de 10 millions sera débloqué par la municipalité
Dernier volet du plan de réhabilitation : l'amélioration des infrastructures. Un centre de vie, avec prestations hôtelières, devrait voir le jour entre le boulevard du Capitaine-Gèze et le boulevard Frédéric-Sauvage. La voirie et la signalétiques seront rénovées, certaines friches industrielles seront réhabilitées et commercialisées. Un centre de formation des apprentis, ultramoderne, est d'ailleurs en cours de construction sur cet espace. Au total, 10 millions de francs supplémentaires seront débloqués par la municipalité pour ce « lifting urbain » dont le coup d'envoi sera donné dans quelques mois.
PHOTO : Près de 100 millions seront investis sur le site qui regroupe 300 entreprises entre Euroméditerranée et la zone franche.