Marne-la-Vallée Une seule opération pour l'enfouissement des réseaux
-La coordination des interventions dans les cinq bourgs anciens du Val-d'Europe a permis une diminution des coûts et des nuisances.
jean-françois caltot
-En Seine-et-Marne, on les appelle le « club des cinq ». Chessy, Serris, Magny-le-Hongre, Coupvray et Bailly-Romainvilliers, les cinq communes du Val-d'Europe - le secteur 4 de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée -, bénéficient de recettes fiscales importantes depuis l'implantation sur leur territoire de Disneyland Paris.
La taxe professionnelle perçue chaque année par le syndicat d'agglomération nouvelle (SAN) des Portes-de-la-Brie, au sein duquel elles sont regroupées, s'élève à 114 millions.
Une mise en valeur du patrimoine
Cette manne financière leur permet désormais de parier sur la mise en valeur de leur patrimoine. Première opération de grosse envergure : la rénovation urbanistique et paysagère des cinq villages briards, avec le remplacement et l'enfouissement de tous les réseaux et, en complément, des aménagements de places, l'installation de fontaines ou la réhabilitation d'un vieux lavoir. Une opération dont la véritable originalité est d'avoir été menée dans le cadre d'une seule campagne de travaux associant, autour du SAN des Portes-de-la-Brie, France Télécom, EDF-GDF, la Saur (filiale du groupe Bouygues, spécialisé dans le traitement de l'eau) et une quinzaine d'entreprises prestataires de services.
Si le coût de l'ensemble des travaux - 2 700 foyers concernés et 26 km de voirie traités - dépasse les 50 millions de francs (40 millions pour l'éclairage public et le gaz, 4,5 millions pour le téléphone et 3,6 millions pour le réseau câblé), l'économie résultant de l'unification des interventions est de l'ordre de 15 % pour EDF et de 20 % pour France Télécom. Dans le même temps, la durée des chantiers a été considérablement réduite.
Deux tranchées pour tous les réseaux
Véritable défi aux pesanteurs qui d'ordinaire s'étalent, pour une telle entreprise, sur une dizaine d'années, cette opération a été menée sur quatre ans. Seules deux tranchées ont été creusées : l'une à 4 m de profondeur sous la chaussée pour permettre le passage des canalisations d'assainissement et d'eau potable ; la seconde, moins profonde, sous le trottoir, assurant l'arrivée des fils de l'électricité, du téléphone, du câble et des conduites de gaz. Il faut ajouter l'apport d'innovations techniques pour le relevé de la consommation individuelle d'électricité : Chessy est aujourd'hui la première commune en France à être équipée du téléreport.
Un ensemble d'avancées techniques que les maires concernés n'expliquent pas seulement par les ressources apportées par Mickey, mais surtout par la volonté d'agir en commun.
--Vingt-six kilomètres de voirie ont été traités. Ici, un exemple de réaménagement à Chessy et, en médaillon, la même rue auparavant.
« Préparer ensemble pour mieux réaliser »Lors d'un forum organisé début décembre par la chambre syndicale des travaux publics (CSTP) de Seine-et-Marne, Benito Bruzzo, son président, a évoqué devant les maires présents, le programme d'une nouvelle politique des travaux initiée comme un véritable banc d'essai national. Il s'agit, selon le slogan officiel, de « préparer ensemble pour mieux réaliser ». En clair : suivre l'exemple des communes du Val-d'Europe en associant les différents partenaires pour coordonner leurs interventions et réduire ainsi les coûts (jusqu'à 15 %-20 %), la durée des chantiers (d'environ 50 %) et les nuisances. Avec la CSTP, le conseil général de Seine-et-Marne, EDF-GDF, France Télécom, les directions départementales de l'agriculture et de l'équipement ont accepté de s'inscrire dans cette politique unitaire d'intervention sur l'ensemble du département.