Malgré la crise, Merlo poursuit sa politique d'innovation
MICHEL ROCHE | le 06/04/2010 | Matériel de chantier, Innovation, Europe, International, France
Avec un chiffre d'affaires 2009 en repli de 22%, le constructeur italien de chariots à portée variable résiste relativement bien à la crise de la demande des matériels de chantier. Et il affiche ses ambitions de développement.
Les constructeurs de matériels qui ont embauché en 2009 ne sont pas légion. L'Italien Merlo a accru, l'année dernière, ses effectifs de 2%. Son chiffre d'affaires - 395 millions d'euros en 2008 - a pourtant baissé de 22% l'année dernière. Le chiffre d'affaires 2009, non encore officiel, serait d'environ 306 millions d'euros.
Merlo a su se maintenir sur ses marchés les plus importants, la France, avec 24% de ses ventes, devant l'Italie (21%), l'Allemagne (19%). L'exportation compte pour 80% dans le chiffre d'affaires du constructeur de Cuneo qui est leader sur le marché des chariots à portée variable en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Norvège et en Russie. Le relatif maintien de Merlo malgré la crise profonde des matériels de BTP est du, partiellement, au marché agricole qui représente à présent 55% de ses ventes (11% en 2008).
R&D
"Nous progressons grâce à nos innovations" complète Amilcare Merlo, le président de Merlo. Son groupe consacre 9,5% de son chiffre d'affaires à la recherche et à l'innovation, et à l'amélioration de son outil industriel. "En 2009 et 2010, 56% de cette somme sera réservée à la recherche et à l'innovation seules". Cette innovation est soutenue par une politique de production des composants à un haut niveau.
"Nous maîtrisons tous les éléments de nos machines. Nous pouvons ainsi envisager d'autres débouchés, de nouvelles solutions techniques pour de nouveaux besoins" dit le président. De fait, le groupe s'est structuré pour développer les produits autres que le chariot à portée variable, qui représente 86% de ses ventes, via des filiales spécialisées: tracteurs forestiers et porte-outils (Tre Emme), collectes des ordures ménagères (Tecno), petits transporteurs sur chenilles (Cingo). S'y ajoute une entité consacrée aux véhicules spéciaux (Rent).
Chine
Le constructeur pourrait-il sortir d'Europe ? Amilcare Merlo estime que la taille de son groupe est trop faible pour qu'il puisse aborder la Chine à soi tout seul. "Si les marchés occidentaux demeurent aussi bas, nous envisagerons de produire en Chine, mais avec des partenaires pour partager les coûts et constituer une offre cohérente" dit-il. Loin de lui cependant l'idée de réduire ses coûts en délocalisant : "La main d'œuvre représente 15% de nos coûts de production, explique-t-il. On pourrait l'abaisser mais le bénéfice est trop faible par rapport aux risques". Le président n'écarte cependant pas l'idée de produire des machines "low cost", simplifiées, pour les marchés occidentaux. "La question est : qui commence ?".