Lyon La SEM de construction de la ville entend avant tout rénover son parc de logements
PIERRE DELOHEN | le 20/11/1998 | Rhône, France , Collectivités locales, Rénovation, SEM
Le plan patrimoine 1998-2006 de la Société anonyme de construction de la ville de Lyon (SACVL) prévoit 386 millions de francs pour la réhabilitation.
Le déménagement (1) dans des locaux fonctionnels et moins coûteux marque le nouveau départ que prend la Société anonyme de construction de la ville de Lyon (SACVL), après une période agitée qui trouvera son épilogue en justice. La société a en effet porté plainte contre X en septembre 1997 conjointement avec la ville de Lyon pour la gestion passée. La réorganisation ache- vée, les finances assainies, la recapitalisation en cours terminée, le bras séculier de la ville en matière de logement social retrouve sa vocation à concrétiser par un plan patrimoine sur dix ans.
Après trois années éprouvantes, cette SEM recapitalisée en décembre 1998 (2) retrouve ses ambitions sur la base d'une mobilisation générale de la société et d'un audit par Ernst et Young, qui a notamment souligné le retard en matière de construction neuve et surtout d'entretien-réhabilitation du patrimoine : la moitié du parc date d'avant 1980.
Le coût du rattrapage est estimé à 400 millions de francs pour la réhabilitation et à 16 millions de fonds propres pour la construction neuve.
Afin de financer ces besoins, Gérard Klein, directeur général de la SACVL, compte sur 30 millions d'économies dans les dix ans à venir, 30 millions de cessions d'actifs (foncier, 200 logements maximum) et sur une recapitalisation d'environ 40 millions. Le capital actuel est de 3 millions pour un patrimoine de 8 000 logements !
L'année 1998 marque l'accélération de la réalisation d'un plan patrimoine jusqu'en 2006, qui permettra la réhabilitation complète de 1 066 logements (coût estimé de 131 millions) et la réhabilitation technique d'une partie du patrimoine (estimé à 255 millions).
La construction neuve, « au rythme modéré d'une opération tous les 2 ou 3 ans », requiert un investissement annuel variable de 10 à 20 millions, voire de 30 millions. « Après avoir supprimé tout l'outrageant (3), la SACVL pour-suit sa politique fondée sur la mixité sociale et sur des loyers inférieurs de 15 à 20 % au prix du marché », insiste Marie- Thérèse Geoffroy, présidente de la société.
(1) Nouvelle adresse : SACVL, 36 quai Fulchiron, 69005 Lyon. Tél. : 04 72 77 34 34.
(2) Outre la ville qui disposera de 78 % du capital (au lieu de 55 %), souscriront la Caisse d'épargne Rhône-Alpes, la Caisse interprofessionnelle du logement, ACL PME, le Lyonnais et le CLF.
(3) Il s'agit de méthodes de gestion et de passation de contrats non conformes. La renégociation des contrats fournisseurs a permis de rembourser 10 % des charges aux locataires.
CHIFFRES CLES
Patrimoine : 8 000 logements (2 000 conventionnés)
Taux de vacance : 8 % en 1996, 3,8 % en 1999, 2 % à terme
Chiffre d'affaires 1998 (loyers) : 140 millions
Résultats : perte de 14 millions (1995), 8,5 millions (1996) et 3,6 millions (1997), équilibre en 1998 (deux ans d'avance sur les prévisions)
Investissements (estimations pour 1999) : 29 millions (réhabilitation), 10 millions (construction)
Marquée par un passé récent de surestimation des coûts, de surfacturation, d'ententes plus ou moins licites, la SACVL est désormais partisane « pure et dure » de l'appel d'offres « jusqu'à l'intégrisme ». Et Gérard Klein, adepte ponctuel et contraint du moins disant, d'expliquer : « La mise en concurrence est la règle, quel que soit le montant des travaux, avec une ouverture à toutes les entreprises. Conscient que l'application du moins disant est une réponse un peu courte, nous appliquerons à terme une analyse plus fine de l'offre qui tiendra compte, par exemple, de la compétence de l'entreprise et de sa capacité à tenir les délais. »