Logement social : le président de l’USH hausse le ton sur la réforme du "tissu" des organismes
Thierry Repentin critique notamment l'idée de vendre des logements sociaux des zones non tendues pour réinjecter les sommes dégagées dans la production en zones tendues. Il réfute également l'idée que les organismes construiraient dans des régions où il n'y a pas de besoins : en 2008, 54% des logements sociaux financés (y compris les logements foyers) étaient situés dans les zones les plus tendues (A et B1 dans la découpe « Robien »).
« 2010 se confirme sous le signe de la montée des périls (…) le mouvement HLM est la cible de tentatives de déstabilisation (…) j’ai bien identifié leurs relais, qu’ils soient en dehors de lui ou très proches » : le président de l’Union des HLM, Thierry Repentin, a durci le ton sur la question du regroupement des organismes, connue sous le terme de réforme du « tissu ».
Conforté par le soutien des cinq fédérations composant l’Union - qui ont signé une lettre à Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, dans laquelle ils rappellent les principes qui doivent régir cette démarche (Lemoniteur.fr du 16 décembre, 17H28) - il a déploré que cette question soit « plutôt mal posée dans des débats pour le moins biaisés et abondamment relayés de note blanche en dîner privé ».
Zones tendues
Il a, en particulier, critiqué l’idée de vendre des logements sociaux des zones non tendues pour réinjecter les sommes dégagées dans la production en zones tendues : « Je n’accepte pas les projets de transferts massifs de capacités financières qui reviendraient à prendre de l’argent de territoires moins tendus pour l’injecter dans les secteurs très tendus en substitution de l’intervention de l’Etat », a martelé lors de ses vœux à la presse le président de l’USH. « Les HLM y perdraient car je peux dire sans risque que des communes et intercommunalités refuseront de soutenir financièrement les organismes ou de garantir leurs emprunts s’il est mis en place un aspirateur destiné à remonter leurs financements vers d’autres régions », a-t-il argumenté.
Chiffres à l’appui, il a réfuté l’idée que les organismes construiraient dans des régions où il n’y a pas de besoins : en 2008, 54% des logements sociaux financés (y compris les logements foyers) étaient situés dans les zones les plus tendues (A et B1 dans la découpe « Robien »).
Plaçant 2010 « sous le signe des territoires » et persuadé que « la territorialisation des politiques publiques de l’habitat est notre avenir », il a reconnu que les textes réformant les collectivités locales auraient des conséquences sur les « outils » dont disposent les élus pour mener leurs politiques de l’habitat. Néanmoins, il s’est montré un peu rassuré après avoir eu « une franche explication » avec Benoist Apparu mardi matin, assurant avoir abordé cette rencontre « pas du tout dans un esprit de confrontation » mais, au contraire, avec une logique de «partenariat». « Je n’ai pas du tout la tentation de m’enfermer dans une forteresse », a assuré Thierry Repentin, rappelant l’organisation d’Etats généraux du logement, le 4 mai prochain à Paris, destinées à une « refondation » de la politique du secteur.
Hausse de 30% des logements financés93.000 logements locatifs sociaux ont été financés en France métropolitaine et dans les DOM (+30% en un an). On retrouve dans ce chiffre 10.000 sur les 15.000 logements rachetés en Vefa aux promoteurs. S'y ajoutent 14.000 logements pour reconstituer l'offre dans les opérations de rénovation urbaine et 13.500 logements en accessions sociale. « Des chiffres exceptionnels, qui n'avaient pas été atteints depuis une vingtaine d'années », a commenté le président de l'USH.
Par ailleurs, l'amélioration thermique de 35.000 logements en catégorie E, F et G a été lancée sur les 40.000 promis en février lors du lancement de l'éco-prêt social.
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