Logement neuf : une contraction préoccupante de l’offre, selon la FPI
S.V. | le 23/05/2019 | Logement, Immobilier résidentiel, FPI, Logement privé, Logement collectif
Même si les niveaux de ventes restent élevés, la Fédération des promoteurs immobiliers s'inquiète d'une baisse de l'offre disponible de logements neufs.
Les niveaux de la promotion privée se maintiennent à un haut niveau. En témoignent les derniers résultats publiés par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) sur le premier trimestre 2019, ce 23 mai. « Les ventes de logements neufs sont en légère baisse (-2,5%), mais cette baisse globale s’applique à un volume qui reste élevé (35 598 logements) », tempère la FPI.
Pourtant, ce faible recul masque des réalités différentes, comme « le maintien sur les ventes au détail [-1,2%, pour les investisseurs comme pour les accédants, à 29 356 unités – NDLR], mais surtout la baisse importante des ventes en bloc (-10,3%) », souligne Marc Villand, vice-président de la FPI, également à la tête de l’instance francilienne de l’organisation. Le marché des résidences services est quant à lui stable (1 500 ventes réalisées au premier trimestre 2019, soit le même chiffre réalisé un an plus tôt sur la même période).
Des mises en vente en forte baisse
Dans le détail, au premier trimestre 2019, les ventes en accession constituent le poste le plus important. Elles représentent plus de 15 000 réservations entre janvier et mars 2019. Les ventes au détail aux investisseurs s’élèvent quant à elles à 13 567 unités, tandis que les ventes en bloc aux bailleurs sociaux n’ont représenté que 3 325 logements.
« Ce premier trimestre est plus mauvais que 2017 et 2018 », tient tout de même à signaler Marc Villand. Car là où le bât blesse, c’est au niveau des mises en vente, qui ont drastiquement baissé entre janvier et mars 2019 (-36,9%), pour atteindre 21 685 unités, soit près de 13 000 logements de moins en un an. « Les municipales sont un frein puissant », note Marc Villand. Les maires, par crainte d’une opposition des administrés aux projets de construction, accordent moins de permis de construire à l’approche des élections de 2020. D’autres raisons, liées aux coûts des travaux ou encore aux recours contentieux, viennent également cette baisse de l’offre, selon la FPI.
Hausse régulière des prix
Cette contraction de l’offre a des conséquences sur le stock de logements. « Il faudrait 12 mois de stock pour avoir une commercialisation équilibrée. Or, nous allons vers une pénurie, puis que nous sommes à seulement 9,7 mois de stock », alerte Marc Villand. Et ce manque est encore plus criant dans certains territoires, comme celui d’Angers-Loire Métropole (5,6 mois), ou encore Brest Métropole (7 mois) et Montpellier Méditerranée Métropole (7,4 mois). « Les ventes sont freinées par la baisse de l’offre », poursuit le vice-président de la FPI.
Résultat de cette crispation de l’offre : les prix continuent d’augmenter régulièrement : +1,8% entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019. « Nous restons sur une hausse modérée des prix. Ce qui est une surprise, alors que les prix de l’ancien flambent », remarque Marc Villand.