Logement, collectivités locales... Emmanuel Macron martèle son message
B.K. et J.I. | le 31/08/2017 | Entreprises, Etat
Le président de la République a accordé sa toute première interview au journal Le Point. Emmanuel Macron n’y dévoile aucune annonce nouvelle pour le BTP - toutes les mesures abordées étant déjà connues - mais il s’est appliqué à un effort de pédagogie.
La levée de bouclier des professionnels du logement sur la baisse des APL de 5 euros n’a pas découragé le chef de l’Etat à réformer profondément la politique du logement. « Nous dépensons 2 points de PIB en France pour le logement (environ 42 milliards chaque année, ndlr) », rappelle-t-il, sans mentionner que le secteur de la promotion rapporte chaque année à l’Etat 60 milliards de recette fiscales. « Pour les deux années qui viennent, nous devons réussir à baisser les loyers », lance-t-il.
Pour y parvenir, Emmanuel Macron table sur le projet de loi Logement qui doit être présenté à l’automne. « Nous préparons ainsi un choc d’offre, détaille-t-il. Il faut libérer le droit de l’urbanisme, les procédures, réduire les coûts, les normes, libérer le foncier public et parapublic plus fortement en permettant de vendre à bas prix, simplifier ces règles en ciblant en particulier les zones tendues, c’est-à-dire le Grand Paris, Lyon et la frontière suisse, ainsi qu’Aix-Marseille. Dans ces endroits-là, nous allons mettre en place un système d’exception pour réduire les coûts. »
Durcissement de ton avec les collectivités locales
Les efforts demandés aux collectivités locales (13 milliards d’euros sur le quinquennat, soit 3 milliards de plus qu’annoncés pendant la campagne présidentielle, ndlr) « ne sont pas intenables », juge-t-il. Pour le chef de l’Etat, c’est du donnant-donnant, faisant référence au pacte proposé durant la conférence des territoires de juillet dernier.
« Je vous donne de la flexibilité, de la visibilité, je déconcentre l’État, mais je vous demande en échange de faire des économies », détaille-t-il. Mais si les élus « ne veulent pas respecter ce pacte de confiance [ils] s'exposent à des mesures unilatérales ». Un ton plus ferme et catégorique que les « mesures de correction » évoquées mi-juillet.