LGV Sud-Ouest : deux recours contre le plan de financement
Cyril Peter avec AFP | le 29/04/2022 | LGV, LGV Bordeaux-Toulouse, Pierre Hurmic, Région Occitanie, Nouvelle-Aquitaine
Des élus, dont le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic, demandent "l'annulation du plan de financement" de ce projet ferroviaire à 14,3 Mds€.
Deux recours réclamant l'annulation du plan de financement du projet de ligne à grande vitesse (LGV) dans le Sud-Ouest ont été déposés à la mi-avril par un groupe d'élus et un collectif d'associations locales, ont annoncé les requérants le 28 avril.
Ce projet ferroviaire prévoit la construction de deux tronçons à grande vitesse au sud de Bordeaux devant faire gagner une heure de trajet vers Toulouse et 20 minutes vers Dax, pour un coût estimé à 14,3 Mds€ - financé à 40% par l'État, 40% par des collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et 20% par l'Union européenne.
Ce projet est "une pure folie financière" pris en charge par "des collectivités irresponsables qui s'engagent sur un coût à la hausse inconnue", a dénoncé jeudi en conférence de presse à Bordeaux Denis Tesseire, membre de TransCub, une association locale à la tête d'un groupe de 100 associations opposées au projet.
Le collectif, qui comprend principalement des associations environnementales de Nouvelle-Aquitaine, a déposé un recours le 14 avril devant le tribunal administratif de Toulouse, siège administratif du projet, pour réclamer "l'annulation du plan de financement", selon M. Teisseire.
"Procédures abusives"
Cette annulation a été également demandée devant la même juridiction dans un recours distinct par un groupe de 81 élus de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie, ont expliqué les élus dans un communiqué.
"Le plan de financement est sévèrement faussé par des approximations qui confinent à l’insincérité et (...) son élaboration s’est accompagnée de procédures abusives qui ont empêché les élus de délibérer sereinement", dénoncent les élus signataires, parmi lesquels le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic.
Après plusieurs refus et critiques en Nouvelle-Aquitaine, le plan de financement avait été bouclé en février, permettant la création début mars d'un établissement public chargé de financer et concrétiser le projet.
Plusieurs collectivités ont refusé d'y contribuer (départements du Lot-et-Garonne et de Gironde et communauté d'agglomération Pays basque), tandis que d'autres, comme le département des Pyrénées-Atlantiques et l'agglomération de Dax, ont engagé une participation plus faible qu'attendue.