L’Etat engage 4,1 milliards d’euros pour financer la LGV Bordeaux-Toulouse
Interpellé par les élus d’Occitanie sur les « risques d’une France à deux vitesses », le gouvernement s’engage à hauteur de 4,1 milliards d’euros pour financer la LGV Bordeaux-Toulouse.
Béatrice Girard
La mobilisation des élus du Sud-Ouest a payé. La semaine dernière Jean Castex annonçait un financement d’Etat de 3,5 milliards d’euros pour la nouvelle ligne Provence-Côte d’Azur (LNPCA) entre Marseille et Nice et provoquait la colère de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, et de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Ces derniers pointaient, dans un communiqué commun, « le risque d’une France à deux vitesses et une disparité qui n’est pas admissible alors que le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest n’est toujours pas accompagné d’un financement officiel de l’Etat ».
Leur appel semble avoir été entendu, car l’Etat a finalement annoncé dans un courrier adressé aux deux collectivités, en date du 27 avril, qu’il financera également à hauteur de 4,1 milliards d’euros la ligne Bordeaux-Toulouse. « Le gouvernement a inscrit dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 un financement du projet de ligne à grande vitesse du sud-ouest (GPSO) à parité entre l’Etat et les collectivités, ce qui représente un engagement de l’Etat de 4,1 milliards d’euros. (…) Je vous confirme cet engagement et vous précise qu’une contribution de l’Union européenne sera recherchée à hauteur de 20 % du coût total du projet ».
Autre cheval de bataille de la présidente de région Occitanie Carole Delga, la mise en enquête publique du tronçon Montpellier-Béziers. Une requête également entendue au sommet de l’Etat puisque Jean Castex annonce dans son courrier « l’accélération de la section Montpellier-Béziers. Ainsi, l’enquête publique commencera avant la fin de l’année 2021, ce qui permettra de déclarer l’utilité publique en 2022. »
Bientôt un accord formalisé ?
Concernant les modalités de financement enfin, la loi d’orientation sur les mobilités (LOM), prévoyait la création, par ordonnance, d’une société chargée de trouver les financements nécessaires (7,5 milliards d’euros) à la construction d’un seul tenant, du tronçon Bordeaux-Toulouse.
Le Premier ministre souhaite que « les concertations entre l’Etat et les collectivités sur les conditions précises de constitution de ces sociétés de financement puissent aboutir d’ici la fin de l’été 2021, pour une application à la fin du premier trimestre 2022. Ainsi, le GPSO devrait être la première ligne à grande vitesse bénéficiant d’une société publique locale de financement. »
Les élus locaux ont salué ces annonces mais ils attendent maintenant des actes. « C’est une étape franchie, nous souhaitons désormais que l’engagement pris soit scellé par la signature d’un accord formalisé entre l’Etat et les collectivités locales. Nous serons particulièrement vigilants à ce que le calendrier accéléré annoncé ce jour, soit tenu par l’Etat et la SNCF ». Si c’est le cas, les travaux pourraient débuter en 2024 pour une mise en service espérée en 2030.
Après l’adoption de la loi LOM, fin 2019, l’association de lobbying pour le GPSO, Euroteam Sud-Ouest, présidée par Jean-Louis Chauzy, également président du Ceser Occitanie, tablait initialement sur une mise en service en 2026.
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