Les pistes de Denormandie pour la relance du logement
Une cellule dédiée à la relance a été mise en place au sein du ministère de la Ville et du Logement. Pour Julien Denormandie, la rénovation pourrait être un levier efficace pour un redémarrage rapide du secteur.
Marie-Noëlle Frison
Quelle relance pour l’immobilier et le logement ? La question taraude tous les acteurs du secteur. Elle était au cœur des interrogations des députés de la commission des affaires économiques, le 23 avril, lors de l’audition de Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement.
Elle était aussi au centre de la dernière télé-conférence de l’Union des syndicats de l'immobilier (Unis) du Grand Paris, organisée ce 28 avril 2020.
Invitée à cette occasion, Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du logement, a appelé à la nécessité d’un plan de relance sectoriel. « Il faut arriver à réfléchir à la reprise dans les 3 mois et dans les 3 ans », a-t-elle souligné.
L'audition de Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, le 23 avril 2020, à la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale.
"Le bâtiment et l’immobilier auront un rôle fondamental à jouer"
Au ministère du Logement, on indique qu’« une partie de l'administration et le cabinet du ministre sont mobilisés pour plancher sur les orientations et sur les différentes pistes qui pourraient alimenter la relance dans les secteurs du logement et de l'hébergement » mais que « la consultation des professionnels interviendra ultérieurement, la priorité étant de travailler avec eux sur la gestion de l'urgence et la sortie du confinement ».
Même si l'annonce d'un plan de relance n’est donc pas à l’ordre du jour, dans l’immédiat, Julien Denormandie a souligné, lors de son audition à l'Assemblée Nationale, « que les secteurs du bâtiment et de l’immobilier auront un rôle fondamental à jouer» dans le redémarrage de la machine économique. "Ils doivent avoir, dans la relance, l’équivalent qu’ils ont aujourd’hui dans l’économie française, c’est-à-dire, près de 2 millions de salariés », a-t-il déclaré.
Le ministre a par ailleurs appelé les députés à « la vigilance » : "Si on veut avoir une relance forte, il vaut mieux se concentrer sur un nombre réduit de mesures fortes plutôt que sur une accumulation de petites actions qui, parce qu’elles sont nombreuses, donneraient le sentiment d’aller loin dans la relance ».
"La rénovation sera un très bon angle pour agir vite"
Se gardant bien néanmoins de dévoiler les détails d’un éventuel plan, le ministre a tout de même évoqué des pistes de travail, articulées autour de l’immobilier neuf et de la rénovation.
« Il nous faudra être très ambitieux sur la construction neuve mais il nous faudra aussi être rapide. Or, la rénovation sera un très bon angle pour agir vite ». D’autant que « la période de confinement a encore plus mis en exergue l’impérieuse nécessité d’aller très loin dans la rénovation », indique le ministre, tout en réitérant son soutien tout particulier à la rénovation énergétique et à sa volonté de maintenir l'objectif d'atteindre 200 000 Prime Renov' en 2020.
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Impact du confinement sur la RE 2020
Enfin, tout en continuant de se positionner en faveur de la RE 2020, Julien Denormandie a reconnu manquer de visibilité sur sa mise en œuvre.
« Je pense que politiquement la RE 2020 a encore plus d’importance aujourd’hui qu’elle ne l’avait hier. La question, c’est de savoir quand est-ce que l'on sera prêt. Juste avant la période confinement, on avait lancé la consultation sur les taux d’énergie primaires. Le timing de consultation n’est pas celui escompté initialement. Il faut que l'on mesure l’impact de la période sur la mise en œuvre de cette réglementation", a expliqué le ministre.
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